Caroline Sagot-Duvauroux et Jean-Louis Giovannoni se connaissent bien et n’en sont pas à leur première lecture ensemble. Pour la circonstance, ils avaient préparé leur travail dans l’après-midi : Jean-Louis Giovannoni avait choisi des fragments de plusieurs de ses livres, agencés pour répondre harmonieusement aux extraits du dernier ouvrage récemment paru1 de Caroline Sagot-Duvauroux, Le vent chaule. L’accord inventé était remarquable : on eût dit que les deux poètes lisaient, en alternance, un texte écrit par un seul.
Et quelle lecture ! Jean-Louis Giovannoni, immobile, jouait de la voix comme un comédien consommé — grave, flûtée, railleuse, étonnée, interrogative... Caroline Sagot-Duvauroux interprétait plus sa partie avec le corps : mobile, avançant et reculant son siège, parfois les mains ébouriffant les cheveux.
Le public attentif était visiblement heureux de cette complicité efficace entre les deux poètes. Dans un lieu où la poésie est depuis longtemps illustrée, c’était une soirée vivante, vibrante, qui donnait envie de lire et relire les livres de Caroline Sagot-Duvauroux et Jean-Louis Giovannoni.
Récit et photo de Tristan Hordé
1 Voir dans l’anthologie de Poezibao du vendredi 6 novembre ; le livre fera prochainement l’objet d’une note de lecture. Les éditions Lettres Vives ont réédité en 2009 des textes introuvables de Jean-Louis Giovannoni,Ce Lieu que les pierres regardent suivi de Variations, Pas Japonais et L’Invention de l’espace