Une tentative de séduction ? Amazon ? Et à l'égard des agents littéraires ? Manifestement, bien plus que cela, puisque le géant de la vente en ligne a recruté une bonne douzaine d'agents littéraires pour une journée à passer au siège de Seattle, le tout pour discuter du Kindle et de l'avenir du marché numérique.
Les craintes des agents concernant l'ebook ne datent pas d'hier : les négociations de contrats sont épineuses autant que les angoisses de voir chuter les ventes de livres papier s'accumulent alors que dans le même temps, le partage illégal de fichiers menacerait. La vérité, c'est que dans ce contexte, on se demande bien quelle motivation peut pousser à être encore agent littéraire...
Amazon a souhaité être clair avec ces agents : personne dans l'entreprise ne désire détruire l'édition telle qu'on la connaît. Confirmation d'une des personnes présentes : « Ils ne sont pas encore complètement consommés par leur rôle d'empire du mal. » Pourtant le prix des livres numériques, vendus 9,99 $ et plus encore, la guerre menée contre Wal-mart ou Target devient particulièrement pesante pour les auteurs, éditeurs et agents. Pour ce qui est des libraires...
La réaction des maisons est alors de retarder la version numérique de plusieurs semaines, voire tout bonnement de ne pas en sortir. Et justement, la publication simultanée fait partie des points évoqués durant cette réunion... Qui aura dû être mouvementée, puisque la plus grande inquiétude reste qu'Amazon parvienne à s'acoquiner avec les agents et les liguer en quelque sorte contre les maisons, ou du moins les ranger à leur cause. Et puisque l'on y est, pourquoi ne pas envisager qu'ils soient recrutés directement par le cyberlibraire pour traiter directement avec les auteurs, et assurer leur diffusion directe ?
Mais non. Amazon a été franc : on ne travaille pas sur ce terrain-là.
En fin de réunion, les agents ont demandé des chiffres précis sur le Kindle et les ventes de livres numériques, afin de disposer d'éléments qui pourraient aider dans les négociations avec les éditeurs. Mais la plus grande muette de l'industrie explique que pour des raisons de secrets professionnels, ces informations ne peuvent pas être communiquées. Sur le point de la tarification, le désaccord persiste, mais au moins, le dialogue est ouvert...