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Que peut-il se passer, un bel été ensoleillé, au début du siècle dernier, dans un tout petit village, à rue unique, entre une jolie bibliothécaire de 17 ans qui s’ennuie sur le seuil de sa porte et un bel architecte de passage, jeune et bien habillé, courant après son chapeau de paille dont la course se termine au beau milieu d’un étang?
Comme par hasard, il vient justement chercher un livre à la bibliothèque et s’étonne de son délabrement et de la poussière qui s’accumule sur les livres ! Elle lui en veut de ses remarques et comme elle manque terriblement de distraction, elle ne peut s’empêcher d’y penser sans cesse ! D’ailleurs tout le monde épie tout le monde dans cet endroit où tout finit par se savoir, même et surtout les secrets les plus intimes ! Drame éternel des villages solitaires !
Lui, c’est Lucius Harney, venant de la ville, cultivé, riche, dynamique, sensible, séduisant, raffiné, et tout et tout ! Elle, c’est Charity Royall, fraîche, jolie, énergique, vive et raisonnable mais complexée par sa naissance mystérieuse et vaguement menaçante et par son inculture et sa méconnaissance des usages du monde.
Voilà pour le duo !
Cependant, pour être complet, il manque au tableau Mr Royall, le père adoptif de cette jeune orpheline. Veuf depuis peu, autrefois avocat d’une certaine renommée, réfugié dans ce village après des déboires dont nous ne saurons rien, il est de loin l’homme le plus cultivé et respecté de l’endroit malgré sa tendance à l’ivresse certains soirs d’ennui ! Charity le craint et lui impose la présence d’une servante pour le tenir à l’écart !
La suite ? Il y est naturellement question de rendez-vous amicaux, de séduction, de découvertes amoureuses, d’escapades fiévreuses dans une nature enivrante, de fêtes, de feux d’artifices, de passion amoureuse, de demande en mariage inattendue, de jalousie, de déceptions, de honte, de fuite, qui vers New York, qui dans la Montagne désolée et accablante de misère et de désespoir…
La fin ? Totalement inattendue pour moi ! Je n’ai rien vu venir ou si peu !
Ce résumé semble celui d’un de ces fameux « Harlequin » coquins de cet été, mais loin de là, c’est Edith Wharton qui écrit et c’est tout simplement sublime, je ne crains pas de le dire !
J’ai adoré ce livre et m’en réjouis encore !
L'ont aimé également: Florinette, Tamara, Lilly, Lou, Stéphanie, et peut-être d'autres encore!
Eté d’Edith Wharton, (10/18, 1990, 254 pages) Traduit de l’américain par *non indiqué*