En 1956, General Motors donne pour la première fois l’appellation Impala pour un concept-car Corvette. En effet, à la vue du succès du coupé bi-place Corvette, Chevrolet imagine rendre la sportive en pseudo-familiale de 4 places. Présentée au Motorama cette année là, elle ne passera pas en production tout simplement à cause de la catégorie bâtarde qu’elle représente.
Il faut patienter deux années pour voir réapparaître le nom et il sera associé ce coup-ci à la déclinaison sportive et luxueuse de la Chevrolet Bel-Air très loin esthétiquement de la Corvette.
L’ Impala est la voiture américaine haut de gamme, la plus onéreuse des Chevrolet. On associe très facilement des noms d’animaux aux bolides et ici l’image de la gazelle athlétique est attribuée, on voit certainement le moteur qui rentre en jeu : sa version V8 la plus aboutie de près de 5800 cm3 développe 280 chevaux. L’impala intervient au moment où la Bel-Air subit nombreuses modifications. Le cadre évolue en un châssis rigidifié assisté par des nouvelles suspensions, l’habitacle s’élargit, les phares se dédoublent à l’avant et sont en trio de chaque côté pour l’arrière. C’est surtout la robe qui s’embellit : les ailerons acérés des anciens modèles sont façonnés, tout tend à être galbé.
Le résultat est spectaculaire puisque en 1958, il s’est vendu pas moins de 180000 modèles d’Impala que ce soit cabriolet ou Hard-Top. Un an plus tard avec les déclinaisons berlines, on atteint 250000 unités, puis 280000 en 1960. C’est le régal en 1961 avec le grand relooking et la musculature du moteur : la Chevrolet Impala SS (Super Sport) fait son apparition. Une option énorme ce SS, pour à peine 50 dollars de plus à l’époque, l’Impala se targue d’un gros V8 de 360 chevaux à 5800 tr/min, un muscle-car à part entière. La légende naît à ce moment, c’est une voiture américaine très convoitée lors de courses de dragsters.
Transmission manuelle quatre rapports, freins à tambours, suspension améliorée, pneus larges, direction assistée, tout le package de l’Impala SS est impressionnant. Côté silhouette, le remaniement est décisif :
le classique, doucement effacé laisse place à une fringante sportivité, les lignes sont affinées. La subtilité le maître à penser des designers de GM, avec une touche encore luxueuse, c’est la recette parfaite. Le bilan rentre dans l’histoire de l’automobile américaine 250000 exemplaires de SS vendus. La popularité déjà grandissante, les Beach Boys vont glorifier davantage la Chevy, en hommage le titre 409 évoquant la cylindrée du moteur. Le 6700 cm3 de l’Impala est à l’honneur!
Le modèle 1963 est sans doute le plus réussi niveau carénages, la belle Chevy se pare de sa plus belle parure avec son museau en pointe et sa poupe allongée et rabaissée. Côté motorisation, vient s’ajouter un 7000 cm3, c’est le 427 qui développe pas moins de 430 chevaux, un must. On pourrait croire à l’apothéose (qui l’est pour certains passionnés) mais une nouvelle génération d’Impala arrive sur le marché, c’est la version allégée de 1965. En effet, redessinée complètement, la Chevrolet se modernise, une version Impala Caprice fait également son apparition. De finitions spécifiques, elle ne reste qu’une seule année avant de prendre l’appellation entière Chevrolet Caprice. Cette année 65 voit la plus grosse vente jamais réalisée, plus d’un million d’unités sont vendus, le renouveau a du bon. Caprice prend l’année suivante la tête des débits.
A partir de 1967, elle devient l’imitation de la Buick Riviera, les courbes sont en évidence, moins les liquidations. Les ventes d’Impala chutent en effet malgré les atouts sécurité et le toujours si puissant V8 de 7 litres.
Les modèles jusque 1969 gardent quelque peu de puissance, mais les restrictions des années 70 a raison de la magie des muscle-cars et la Chevrolet Impala perd un peu de son charme, le modèle SS disparait cependant l’ Impala reste toujours un modèle d’esthétisme avéré. En effet de 1971 à 1976, la flambeur de la nouvelle génération garde une ligne de bon aloi mais la motorisation en prend un sacré coup : les performances sont ramenées bien bas avec l’essence sans plomb. Le moteur
Nouvelle formule et nouveau succès pour l’Impala VI puisque élue voiture américaine de l’année lors de sa sortie. Plus courte, plus étroite, plus économe en carburant, la Chevy n’offre malheureusement plus de cabriolets à partir de 1977 mais ne perd pas de son prestige. La ressemblance avec Cadillac est toujours flagrante, elle se veut aussi luxueuse. Au début des années 80, la récession guette, il est dur pour tous les constructeurs de vendre mais les Impala se maintiennent jusqu’en 1985. Une septième génération d’Impala refait surface en 1994 : l’état des ventes n’est pas glorieux comme l’esthétique de la voiture, cela s’arrête deux années plus tard.
Depuis 2000 le mythe est ravivé mais à la sauce moderne. Resterons juges ceux qui le veulent bien, le nom lui perdurera à jamais. Au cours de son existence, la Chevrolet Impala est devenue une des voitures américaines les plus vendues au monde : plus de 13 millions ont été produites. Dans la série Supernatural, la Chevy de 1967 fait des siennes et emmènent les frères Winchester à la chasse aux esprits.
La popularité des anciens modèles est également toujours d’actualité chez les collectionneurs que l’on retrouvent nombreux aux rassemblements. L’âme des Impala demeurera toujours dans le cœur des passionnés.