"Mes livres sont des collages"
Vous faites au moins une exception dans votre rejet de la peinture contemporaine, puisque vous dites, dans un des textes de Regard éloigné, que vos livres sont construits comme des collages de Max Ernst.
Oui, c’est une similitude dont je me suis aperçu après coup. J’ai toujours beaucoup aimé la peinture de Max Ernst, et nous avons d’ailleurs été très liés au temps de New York. Nous formions une bande à quelques-uns. Il y avait Breton, Tanguy, Masson, Ernst… Mais c’était de ce dernier que je me sentais le plus proche, c’est lui qui m’intéressait le plus. Je crois qu’existait entre nous deux une analogie dans la démarche intellectuelle.
Claude Levi-Strauss (entretien de 1983 avec Didier Eribon publié dans Libération du 04/11/09)