Une nouvelle fois, la politique de validation des applications sur l’App Store risque de faire jaser… Un dessinateur américain raconte comment une application, au demeurant très sérieuse, a été refusée par Apple au motif qu’elle contenait des contenus « tournant en ridicule des personnalités publiques ».
Le tort de cette application : illustrer une base de données des membres du Parlement américain à l’aide de caricatures, au demeurant fort sages…
L’application en question, baptisée Bobble Rep – 111th Congress Edition, se présente comme une base de données qui permet à l’utilisateur d’iPhone de retrouver sur son terminal la liste des 540 membres du Congrès américain avec, pour chacun d’entre eux, un résumé des moyens de le contacter. Une option supplémentaire permet de trouver quel parlementaire est à contacter en fonction de l’endroit où l’on se trouve, grâce au GPS intégré à l’iPhone 3G(S).
Tom Richmond, dessinateur, est contacté par l’éditeur de cette application, qui lui propose de réaliser, pour chacun des 540 membres du Congrès, un dessin, sous forme de caricature, destiné à illustrer leur fiche. Il s’exécute, et livre donc 540 portraits, qui prennent place sur douze corps au look « cartoon ».
L’idée n’a pas été du goût d’Apple, comme en témoigne la lettre de refus émise par la firme dans le cadre de l’iPhone Developer Program.
Thank you for submitting Bobble Rep – 111th Congress Edition to the App Store. We’ve reviewed Bobble Rep – 111th Congress Edition and determined that we cannot post this version of your iPhone application to the App Store because it contains content that ridicules public figures and is in violation of Section 3.3.14 from the iPhone Developer Program License Agreement which states:
“Applications may be rejected if they contain content or materials of any kind (text, graphics, images, photographs, sounds, etc.) that in Apple’s reasonable judgement may be found objectionable, for example, materials that may be considered obscene, pornographic, or defamatory.”
Les caricatures en question semblent pourtant bien raisonnables. Il ne s’agit pas de dessins à charge, outranciers ou mettant les personnalités concernées en scène dans une situation gênante. En fait, on pense plutôt aux dessins que peuvent faire les portraitistes que l’on trouve sur tous les ports touristiques de France ainsi qu’à Montmartre : des portraits dessinés, moins fidèles mais plus humains que les sempiternelles photos émises par les services de communication officiels d’un Etat.
Voilà donc un éditeur qui a payé pour 540 caricatures mais ne peut les exploiter. Et un dessinateur qui a l’impression d’avoir perdu son temps. Pendant ce temps, l’App Store a diffusé pendant quelques heures une version du Mein Kampf de Hitler. Certes, traduite en espagnol. Mais tout de même, il y a parfois de quoi se poser des questions…