Les ultimes œuvres de 12 artistes
contemporains exposées au Musée d'art moderne de la Ville de Paris sous le titre générique : dead line.
Cette « date limite » a été une période de dépassement de soi et de créativité
nouvelle pour ces artistes qui se savaient condamnés, qui savaient la mort proche. Au fil des salles remarquablement composées j’ai ressenti que ces sont l’inespéré jaillissement de vie et de lumière. Cette approche de la mort n’a pas figé leur création mais au contraire mais les autorise à puiser l’essentiel dans une liberté d’expression qui ne se dérobe pas. Un enjeu ultime, total dont le prix est le temps. La mort y est
transcendée par le jaillissement qui balaie les peurs, qui refuse les compromis pour mettre en valeur, pour exposer en toute vérité crue : l’homme en face du passage ultime qui intègre la
conscience d e sa fin proche.
J’ai été particulièrement sensible aux dernières toiles de Gilles Aillaud qui libère « ses oiseaux » après avoir tant mis en captivité les animaux ! Je vous invite en autres à contempler la lumière éclatante d’Hans Hartung dans cette journée du 4 juin 1989, visiter les douleurs irisées, torsadées de Martin Kippenberger qui dans son hommage au Radeau de la Méduse de Géricault s'identifie, dans cette série d'autoportraits, au sort des naufragés, de vous promener dans les contrées féminines de Joan Mitchell, à mesurer l’ampleur philosophique des dernières œuvres de Jörg Immendorff…
Tout est à la mesure de l’humanité et tout y est espoir.