Annie Besant est née à Londres dans une famille irlandaise de la classe
moyenne. Son père mourut alors qu'elle avait cinq ans, laissant sa famille sans ressources. Sa mère créa alors une pension dans la ville de Harrow, où se trouve la célèbre public school
du même nom. Cependant, elle ne gagnait pas assez d'argent pour subvenir aux besoins de toute la famille. Elle confia donc Annie à une amie : Ellen Marryat qui fit en sorte qu'Annie ait une bonne
éducation. Ainsi, à l'adolescence, elle voyagea en Europe où elle découvrit les cérémonies catholiques qui la fascineront toujours.
En 1867, elle épouse Franck Besant, un ministre du culte anglican. Elle a avec lui deux enfants : Digby et Mabel. Elle s'en sépare cependant en 1873, tout en gardant son nom. Le principal
problème dans le mariage était l'indépendance financière et l'activité professionnelle d'Annie. Elle s'engage très tôt dans l'écriture. Elle écrit des nouvelles, des livres pour enfants et des
articles. Mais, en tant que femme mariée, elle ne peut disposer de ses revenus. Son mari s'en emparait. La politique les divise encore plus. Elle soutient les ouvriers en lutte, alors qu'il est
conservateur. La rupture eut lieu lorsqu'elle refusa de recevoir la communion. Elle le quitte et part à Londres avec sa fille. S'interrogeant sur sa perte de foi, elle consulte de nombreux
ecclésiastiques de l'église anglicane. La principale réponse qu'on lui fait est qu'elle a lu trop de livres. Le divorce n'étant pas pensable pour un ministre du culte, une séparation officielle
est décidée. Franck Besant obtient la garde des enfants mais accorde, au moins dans un premier temps, une pension à son épouse dont il est séparé. Annie restera donc toute sa vie Annie
Besant.
En 1888, elle participe à la rédaction des Fabian Essays in
Socialism Image:Annie Besant.png Elle rédige avec Charles Bradlaugh des livres sur l'orthogénie (The Law of Population) et l'athéisme. En 1889, après avoir lu La Doctrine Secrète de
Helena Blavatsky elle devient membre de la Société théosophique. En 1893, elle vient en Inde pour développer la Société théosophique et établit son centre à Adyar, à Chennai. Elle est très
influencée par la culture indienne. Elle devient présidente de la Société théosophique en 1907, succédant au colonel Henry Steel Olcott.
Sa contribution à la lutte pour l'indépendance de l'Inde est également remarquable. En 1915, elle est élue président du Congrès à Kolkata. Elle
participe activement au mouvement de non-coopération (Non-Cooperation Movement) et boycotte la Simon Commission.
Elle établit également la Central Hindu School. Ses idées politiques et sociales étaient diffusées à travers les journaux New India et Commonwealth. Annie Besant fut
l'une des premières initiées de l'Ordre Maçonnique Mixte Le Droit Humain dont elle fonda la fédération britannique et qu'elle répandit à travers l'empire britannique. Orientant les fédération de
cet ordre maçonnique vers une pensée théosophique, alors même que les fondateurs français étaient plutôt rationaliste, elle fut exclue de cet ordre maçonnique. Il n'en reste pas moins que
l'influence d'Annie Besant et de la théosophie sur la maçonnerie mixte en Grande-Bretagne et plus largement dans le monde anglo-saxon est indéniable.
Annie Besant s'est beaucoup intéressée aux diverses religions et en particulier à l’Islam. Elle aura cette remarque : « Il est impossible qu'un individu qui étudie la personnalité du grand
Prophète des Arabes, comment il
a vécu et a éduqué les gens, ne ressente pas
une profonde estime et un grand respect pour cet honorable Prophète, l'un des grands Messagers d'Allah ».
Une grande artère de Bombay porte son nom et un timbre à son effigie sera émis en 1963.