Quels objectifs poursuivez-vous pour l’année 2010 ?
A. C. : Nous allons mener des actions en vue de développer l’alternance en direction des jeunes notamment vers les contrats de professionnalisation de niveaux 2 et 3 et envisageons de lancer au niveau national une réflexion sur le développement de l’apprentissage dans nos secteurs. La création d’une bourse des emplois dans l’économie sociale en 2010 sera un des leviers du renforcement de l’attractivité de nos secteurs en direction des jeunes et des demandeurs d’emploi. Par ailleurs, nous poursuivons la formation de nos managers sur l’égalité professionnelle femmes/hommes, l’insertion des personnes éloignées de l’emploi et notamment des personnes issue de l’immigration et les jeunes... Enfin, l’année 2010 étant une année électorale pour les régions, nous transmettrons d’ici la fin de l’année 2009 aux candidats une plateforme de propositions afin de favoriser des liens plus forts entre les exécutifs régionaux et les employeurs de l’économie sociale. Nous sommes disponibles pour travailler avec les régions sur l’accompagnement des mobilités professionnelles transversales sur des bassins d’emplois, pour expérimenter des formes de dialogue social territorial.
Existe-t-il des particularités fondamentales à ce type d’emploi propre à Paris ?
A. C. : La forte densité démographique accentue la concurrence entre les différentes formes d’économie. Les
principes concurrentiels ne favorisent pas le développement de l’économie sociale et solidaire, ce qui explique la relative faiblesse de l’emploi dans les départements les plus fortement urbanisés de la petite couronne et de Paris.
Quelle est le point faible de l’emploi en Ile de France : la formation inadaptée, la diminution des embauches?
A. C. : Les statistiques comparées avec les autres formes d’économie ne permettent pas de constater la réelle évolution de l’économie sociale et solidaire, qui fidèle à ses principes humanistes fondateurs, nécessite
une évaluation essentiellement qualitative. La précision de ce qui définit l’économie sociale et solidaire est primordiale car elle permettra d’en cerner les limites et de clarifier l’appartenance ou non des différentes
formes d’entreprises à cette famille. Dans le même ordre d’idée, il s’agit de se doter de critères d’évaluation qualitative pour améliorer les arguments de l’économie sociale et solidaire qui doivent être constamment exposés aux dirigeants des collectivités locales de la région Ile-de-France afin qu’ils apportent des réponses alternatives aux problèmes économiques et sociaux que génèrent aujourd’hui les autres formes d’économie. C’est particulièrement vrai dans la période de crise économique que nous connaissons aujourd’hui. Si le secteur de l’économie sociale résiste mieux que d’autres, c’est en partie grâce aux politiques de traitement social du chômage qui sont en partie fléchées vers nos secteurs et notamment toute la politique des contrats aidés. Il persiste une difficulté de lisibilité de l’économie sociale auprès des pouvoirs publics et du Pôle Emploi. Si l’on veut renforcer l’attractivité de l’économie sociale, ce qui va devenir indispensable dans les dix prochaines années, en raison du renouvellement des générations, cela passe par une meilleure communication entre les employeurs et le service public de l’emploi mais également par le renforcement de la qualification dans nos secteurs. Car, nous sommes encore trop considérés par les pouvoirs publics comme une variable d’ajustement aux politiques de l’emploi.