09/11/1989 - 09/11/2009 : vingt ans de la Chute du Mur de Berlin.
Chacun a écrit son article sur le sujet, pour moi ce sera ça.
Je n’aime pas Mélanie Laurent. Elle est un poil trop prétentieuse à l’écran, juste ce qu’il faut pour devenir
insupportable. Je n’avais donc aucune envie d’aller voir "Le concert". Certes la bande-annonce est formidable, mais il y a Mélanie Laurent dans le casting alors non, c’est hors de question, je
n’y vais pas.
Et à ne pas vouloir y aller j’ai eu du mal à en revenir.
Je ne vous raconterai pas l’histoire de ce film parce vous la connaissez sûrement déjà, et puis Allociné est là pour ça. Je n’expliquerai pas non plus en quoi le film est proche ou non de faits réels, je vais juste parler de mes impressions sur le film.
Il y a plusieurs choses dont on pourrait se passer dans "Le concert". D’abord, il y a le côté mélodramatique d’Anne-Marie qui n’a jamais connu ses parents. Il n’est pas dérangeant en lui-même mais il n’apporte pas grand-chose au film (je ne parle pas du fait qu’elle ne les a jamais connus, parce que l’histoire ne tiendrait même pas debout sans cela, mais uniquement de l’aspect émotionnel et surfait). Il y a aussi le fait que dans la première partie du film, le réalisateur veut à la fois montrer les difficultés matérielles et psychologiques, mais pour le peu qu’il traite celles psychologiques, il aurait mieux fait de s’en passer. Il y a un film qui n’est pas vraiment à l’avantage des Russes. Il y a enfin – et surtout – la scène du mariage : lorsque la voiture noire arrive, on se dit qu’il va se passer quelque chose, mais non il ne se passe rien, et puis tout à coup, sans qu’on s’y attende, le règlement de comptes commence, mais on ne comprend rien, on a l’impression qu’il s’agit d’une coutume bizarre des mariages russes (ça n’arrange rien pour les Russes), qui finit en scène de minable film de série B avec une Wonderwoman russe et sa Kalachnikov.
Mais tout ça ne compte pas. La première partie du film, au-delà de ses erreurs, de son aspect « c’est trop beau pour être vrai », mais également au-delà de son humour et du talent des uns et des autres à l’écran et hors-champ (car le début du film est quand même assez réussi) n’a qu’un seul but : le concert. Et avec lui la révélation de ce qui se passa trente ans plus tôt lorsque Brejnev réduisit l’orchestre en miettes en pleine représentation. Un concert où chacun va comprendre que rien n’a changé, qu’ils vont reprendre là où on les a arrêtés, que les artistes vont se remettre à vivre à travers leur art et que chaque drame va finir ce soir au Châtelet.
J’écoute très rarement de la musique classique, je n’aime toujours pas Mélanie Laurent, mais je suis restée stupéfaite, fascinée par le concert. De Tchaïkovski au montage des images, ce qui reste c’est la puissance des notes et de la musique. "Le concert" n’est pas un film comme les autres, c’est un hommage à la musique, ici la musique est la vie comme jamais un art n’a autant su être la vie, c’est un art qui fait renaître chaque personnage. Il y a des moments dont on se souvient très longtemps et la scène du concert en fait partie : on oublie en quelques minutes (cinq ? dix ? trente ?) les quelques imperfections du film, on ne se souviendra que du concert final. Il n’y a qu’à voir les rares personnes qui applaudissent à la fin, celles qui mettent plusieurs minutes avant de se lever et celles qui sifflent l’air jusqu’au métro : on a une envie folle de faire comme eux mais on n’ose pas, on est encore sur un siège du Châtelet, le concert va reprendre après l’entracte, on est incapable de réaliser que c’est déjà fini, on ne peut pas bouger, on a eu trop d’émotions en quelques minutes. On n’a pas le choix, il faut bien se lever, mais si on se lève on sait qu’on ne reviendra pas, on a l’impression qu’on ne ressentira plus ce qu’on a ressenti, et ça on ne le veut pas.
Surtout n’y allez pas, vous risquez de recevoir un des plus grands chocs de votre vie !