Plus modestement, certes, le démantèlement de nos remparts fut aussi un grand événement. On réalisa que les fortifications étaient obsolètes puisque les avions et les obus les survolaient. Les villes n'étaient plus protégées derrière leurs murs...
Aujourd'hui, c'est avec nostalgie que ceux qui les ont connues pensent aux "fortifs" de leur enfance, merveilleux terrains de jeux et de promenades et envient les villes qui ont pu les conserver.
Laissons Léopold Simons expliquer sa tristesse:
O remparts de notre jeunesse! Quels magnifiques terrains d'aventure vous étiez. Quelles forêts, quelles contrées riches de projets téméraires, d'imprévus escomptés, de risques inconsciemment défiés car nous frôlions la chute dans les fossés dix mètres plus bas. L'habitude nous sauvegardait
"L'herbe y était drue et accueillante, le printemps y semait ses pâquerettes, l'automne y étalait ses tapis ocre et roux, la neige y était blanche ou bleue.
Aujourd'hui, elle ne sait plus où se poser, la neige, par crainte de se salir...
Les arbres menaient leur cycle annuel: promesse, éclosion, maturité et retour à l'état de bois, métamorphoses que l'on ne constatait qu'une fois accomplies tant étaient lentes les modulations.
"Et toutes ces féeries étaient là, à nos" PORTES". Que je plains les enfants, les amoureux, les retraités qui n'ont plus de remparts!"