« Dis moi ce que tu penses des noirs, des arabes, des juifs et des handicapés, et je te dirais qui tu es. Envoie « La France jla Kiff ou jla Kit » au 8 33 33.
Depuis quelques jours, l’identité nationale fait parler d’elle. Le terme est très à la mode : dans la bouche de nos Ministres, de nos journalistes, dans nos écoles… Il paraîtrait même que le petit Guy Moquet aurait revue sa copie pour s’aligner avec les tendances lexicales de cette fin d’année.
Malheureusement, chaque « Fashion Week Terminologique » a ses dérives, et l’identité nationale ne pouvait faire exception. La plupart du temps, on parle plutôt d’anglicismes, de reconstruction ou de décomposition de termes. La dénaturation du sens est presque d’ailleurs systématique. Pensez notamment au « Buzz », aux « réformes », aux « racailles » ou aux « casse-toi pauv’con ».
Sauf qu’ici, au-delà des transformations et des modes, l’idée d’identité nationale ne veut quasiment rien dire. Même M. Besson ne saurait la définir. Bon, il ne saurait pas non plus additionner 1 et 2, mais c’est pas un argument !!!!! Le site http://www.debatidentitenationale.fr/ envoie donc au charbon les gentils citoyens participatifs. Ils ont la lourde charge de définir une idée profondément fasciste et ainsi, de la justifier.
Une très bonne stratégie de management (appelée communément Law of Employee Involvement), dont le but est d’encourager la participation du groupe pour mieux prétexter le changement. Parce qu’Opinion sur Rue croit en le management social et en une France de philosophes, le site vous offre une sélection des meilleures réponses postées par les internautes.
Attention, JINGLE !!!! C’est le TOP 5 !
1. Français2000 (Lui, il a neuf ans de retard) Etre français c’est crier à pleins poumons : Vive la FRANCE !!!
Non, ça, c’est être un con.
2. badtaste. Pour moi, être français c’est être fan de Michel Sardou.
Classe. On comprend mieux le pseudo.
3. bapttistte. Etre francais c’est ressentir ce bien être caractéristique du dimanche au marché, en flanant devant les fromages et autres charcuteries, avant se prendre sa baguette à la boulangerie et son café au bar, annonciateur d’un dimanche après midi delicieusement paresseux.
Pas mal du tout. Mention Bien, à confirmer.
4. pskl. Être français : c’est d’abord payer ses impôts en france pour donner à tous l’égalité des soins médicaux , l’égalité des chances pour apprendre et trouver un travail… il reste beaucoup de chemin pour y parvenir !
Être Français, c’est surtout faire passer les remboursements de la Sécu avant le travail.
5. zizou31. pour moi être français c’est aimer Zizou.
Oui, jouer au foot blanchi.
C’était pas très compliqué. Identité Nationale : (Nom féminin) action de manger du pain, du fromage et de la charcuterie le dimanche, en payant ses factures, devant un match de foot en écoutant du Sardou.
Le débat est lourd de sens, il a même eu raison de Claude Levi-Strauss. Paradoxalement, il ne dégage pas de sens commun. Et je pense à nos doux professeurs d’Histoire qui ont sué à nous faire copier la définition de “Nationalisme” dans nos cahiers. Nous étions jeunes, plein d’idéaux et nous pensions être tous égaux, au sein et par-delà nos frontières.
Il y a un goût amer de déni dans cette vaine recherche de définition : le désaveu de notre passé, la négation de nos Institutions, l’amnésie de notre Constitution et de ces trois mots qui ornent l’infinie allégorie de mes papiers d’identité. Sombre période que celle de la post modernité, marquée par le passage d’une ouverture – la mondialisation – à un repli national, identitaire. Le réveil des 30 glorieuses est semblable à celui d’un lendemain de cuite. L’ivresse m’a permis de croire en l’impossible ; ce matin débute bien les 30 calamiteuses et en dépit de toutes les substances illicites que je pourrais trouver, je serais malgré moi le témoin de chaque seconde, de chaque pas de plus dans l’enfermement idéologique de la France.
Identité Nationale : Saez, Fils de France (2002), pas si vieux.