Ma vie dans le luxe : semaine 1

Par Lafeepapillon

Ma première semaine dans le monde du luxe est officiellement terminée… il est l’heure du bilan.

Il fallait être là le 6 novembre (avec Anne-So, Soriah, May-Thi, Cécile et Stéphanie) pour savoir précisément dans quelle maison je travaille, cette poignée d’irréductibles étant tenue au secret.

  • La formation :

Contrairement aux idées reçues sur ce milieu assez particulier, la gérante est très gentille, disponible et avenante (je ne l’entends jamais parler d’une cliente, même absolument détestable et exécrable, une fois celle-ci partie sauf pour me donner des astuces et techniques pour la suivante mais sans jamais la dénigrer). Elle s’investit vraiment dans ma formation et a à son égard le même degré d’exigence que celui qu’elle attend de moi. Cet état d’esprit fait que je retourne travailler chaque jour en ayant progressé et avec l’envie d’apprendre.
Concrètement, il me reste une semaine de formation terrain et produit avant de commencer la formation de luxury attitude. Au bout de cette première période, je suis à l’aise avec les 40 couleurs du nuanciers et la plupart des produits mais il va me falloir approfondir leurs caractéristiques techniques pour gagner en aisance, et en confiance en soi (enfin, en moi… mon plus grand défaut!)

  • Les clientes :

Alors là, c’est une vraie étude sociologique de tous les instants. Mais nous retrouvons tout de même de grandes catégories :
- la femme qui a épousé un porte-feuille et te prend de haut « toi qui n’est rien, mais toi qui travaille (beurk) pour gagner ta vie » avec des expressions du style « Travailler ici, c’est comme dire « je veux, mais je peux pas »" en parlant de mon pouvoir d’achat. Madame, je vous souris mais vous méprise, soyons bien claires !
- la femme carriériste qui te raconte toute sa vie au moment de l’encaissement « J’étais ici pour un séminaire de gynéco alors j’en ai profité pour venir faire du shopping et je reviens la semaine prochaine car j’anime un débat lors d’un autre séminaire de gynécologie ». Vous l’aurez compris, les mots clés sont « gynéco » et « séminaire ».
- la femme qui connaît mieux le produit que toi et c’est vrai (pour le moment) et dans ces moments là, on sourit et on attend « c’est un 4 fils, et celui là un 2 fils…bon, alors je vais prendre le 4 fils » mais « Très bien, Madame »
- la femme qui connaît toutes les collections depuis 25 ans et qui voudrait un modèle à son nom  » Je veux un modèle près du corps, long, avec des manches fendues, un col boutonné, dans la nuance rubis comme celui d’il y a 2 ans »… euh, comment vous dire que « Tous nos modèles actuels sont exposés. Je vous invite à découvrir les nouveautés pour retrouver un style le plus similaire possible »
- les grands-mères adorables, qui ne souffrent pas d’une petite retraite, mais sont heureuses qu’on s’occupe d’elles, qu’on les conseille et repartent avec un grand sourire… mes préférées
(to be continued)

  • Mes grosses mais gentilles bourdes :

- mettre la boutique dans le noir. Soulagée de pouvoir rentrer chez moi, après une journée bien remplie, j’enfilais ma veste dans la remise et appuyais malencontreusement sur un bouton, plongeant ainsi la boutique, la gérante, les clientes, dans le noir… hum, hum… maintenant je sais à quoi sert ce bouton !
- dire « Bonjour Monsieur » à une dame, qui n’est autre qu’ une grande et fidèle cliente de la boutique…moui, bon… je vous assure que ça n’était pas évident du tout !
- inverser les tailles dans le rangement, même si toute femme qui se respecte en maitrise parfaitement l’enchainement, figurez-vous qu’en situation de stress, les synapses bouchées, on réfléchit beaucoup plus et mal ! Mais si, je sais que le M est avant le L et pas l’inverse… c’était une blague !
- manquer de renverser un mannequin sur la gérante, et sur moi aussi par la même occasion… oui mais bon, il est tout le temps dans le passage aussi, hein !

  • Les ombres au tableau :

- l’état de mes jambes après 7 heures passées debout…j’ai une allure assez « rigide » durant tout le trajet de retour entre le métro et mon appartement. « Ah, vous nous invitez à une soirée salsa et à un week end ski ? Ecoutez les amis, pourquoi pas… euh, disons, dans 2 mois ? »
- je n’ai qu’une heure de table et je mange la plupart du temps toute seule (sauf quand l’Homme vient adorablement me ravir de sa compagnie bravant les transports en commun) et je suis obligée de quitter les lieux pour me restaurer, question d’assurance… sauf que 3 mois de sandwiches, dans le froid des mois qui arrivent me motivent moyennement… il va vite falloir que je trouve un bon plan rapidement !
- je n’ai pas de vrai week end en Novembre (l’Homme me manque!) et je n’en aurai pas du tout en décembre ni en janvier…pour vous servir mesdames !

Bon, ben voila, vous savez tout… allé hop, je retourne travailler !

(crédits photos : companeo, les Sims, Marion Brichet, Le Monde)