Samedi, 23h30. Je passe la soirée dans un minuscule chalet dans la montagne. Dehors, il neige et la température est largement sous zéro. A l’intérieur, mon épouse s’est endormie sur le canapé, devant "Médium" sur M6, et mon fiston dort à l’étage.
Goudurix, lui, passe la soirée à Paris, il doit arpenter la rue Saint-Denis, les mains dans les poches de son imper mastic, pour prendre la température des lieux, voir comment s’en sortent ces dames, si les anciennes sont toujours là, s’il y a des nouvelles têtes, tout ça. Wally Gator, de son côté, doit être sous la couette depuis longtemps, un DVD de "Dirty Harry", une camomille, et c’est plié. Il faut être en forme pour partir tôt aux champignons demain matin.
Et moi je suis dans mon chalet, donc. Pour moi, une soirée réussie dans un chalet requiert les ingrédients suivants : un grand chalet, déjà, avec peau d’ours blanc sur le sol (synthétique, éventuellement, la peau) et une cheminée suspendue ; une bande de types en smoking, cigare et coupe de champagne à la main, courant autour de la cheminée derrière quelques jeunes beautés en bikini de fourrure, oreilles de lapin sur la tête ; Dean Martin ou Frank Sinatra en fond sonore. Ou Jimmy Pursey.Donc, forcément, seul devant mon écran, je déprime un peu. En plus, j’ai eu la mauvaise idée de faire le dernier test de Goudurix, et Oasis était mon groupe préféré. C’est malin. Remarquez, j’en ai d’autres, des groupes préférés, mais ils sont tous séparés, ou leurs membres sont morts, ou, pire, ils ont du bide. C’est malin. Qu’est-ce qu’il doit faire, tiens, Noel Gallagher, ce soir ? Mieux ou moins bien que moi ? Et Stéphane Bern ? Ou Christophe Ribéry ? Ou Christian Barbier ? Ah non, lui, le pauvre, il n’a plus à savoir comment occuper ses soirées, il est décédé la semaine passée.
En écrivant, j’écoute le dernier album de Reverend & the Makers. Oui, celui avec le morceau "Silence is talking". Merci de suivre. Il s’appelle "A French kiss with chaos". Voilà un titre percutant. Et un album extraordinaire. Qui me fiche une de ces patates. Mais de quoi je me plains, moi ? Je m’en sors bien, finalement. Mais, n’en déplaise à Goudurix, j’espère qu’il n’y a pas du Strutter en moi. Pour en être sûr, je crois que demain matin, j’irais aux champignons. Ah ben non, il neige.