Elles sont deux. Elles ont quitté la harde. Elles n’y étaient plus les bienvenues. La mère était maintenant trop vieille et n’arrivait plus à chasser correctement. La fille ne voulait pas s’accoupler au mâle dominant. Par un matin de grande sécheresse, les deux lionnes ont décidé de partir, côte à côte, d’un seul pas.
Tapies dans les fourrés, elles s’apprêtent à passer à l’attaque. L’année précédente, la mère a perdu ses sœurs, tuées à coups de tonnerre court par des hommes à l’odeur nouvelle, avec des peaux par-dessus leur peau. Ce soir, la mère est venue se venger. L’attaque est terrible. On comptera sept morts et cinq blessés du coté des hommes. Mais la fille n’en sort pas indemne. Elle a été touchée par une balle.
Commence alors le combat d’une mère qui va chercher à protéger sa fille diminuée (mourante ?) de tous les dangers de la savane. Quand les vautours et les hyènes se rapprochent, elle sait le combat perdu d’avance. Elle décide pourtant de lutter jusqu’au bout.
Ce texte inclassable ressemble parfois à un documentaire animalier. C’est aussi une réflexion philosophique sur le sens de la vie. Mais c’est surtout une définition parfaite de l’instinct maternel, cet amour absolu qu’une mère porte à ses enfants.
L’image finale vous arrachera peut-être une larme. On referme ce tout petit livre (55 pages) en ayant l’impression d’avoir pris un coup à l’estomac. Tout simplement bouleversant.
Les lionnes, de Jean-François Chabas, L’école des loisirs, 2009. 7,50 euros. A partir de 9 ans.
L’info en plus : Pour lier le texte à l’image, les curieux peuvent jeter un œil sur la magnifique série documentaire Chroniques de l’Afrique sauvage. Les différents épisodes commentés par Pierre Arditi ont été regroupés dans 2 coffrets contenant chacun 3 DVD.