Le privilégié se demande ce que je pense du redoublement, après avoir lui-même fait un état des lieux issu de sa pratique professionnelle. Je suis, pour ma part, extrêmement dubitatif sur l'efficacité du redoublement : à mon avis, il ne peut produire des résultats qu'à l'unique condition d'obtenir l'adhésion de l'élève qui redouble. Or, pour ce que j'en connais, c'est assez rare d'obtenir cette adhésion. Je pense donc que cela ne sert à rien, et, en tout cas, que cela ne devrait jamais être présenté comme une sanction mais plutôt comme une possibilité de reprendre des fondamentaux.
Non, sur ce point, je préfère la solution de Bayrou : il vaut mieux mettre en place des classes passerelle très tôt afin de pallier dès le plus jeune âge aux carences scolaires des enfants en difficulté, quitte à s'assurer de l'existence d'une classe passerelle à chaque niveau. Évidemment, dans une classe passerelle, il s'agit d'un côté de se recentrer sur les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) et d'assurer le suivi le plus individualisé possible.
En ce qui concerne le lycée, je pense qu'il est trop tard pour ces dispositifs et également que cela ne sert à rien de permettre un passage dans la classe supérieure en voie générale si un élève n'a pas la motivation nécessaire pour y poursuivre ses études. Il faut à mon avis une large palette d'orientations, incluant toutes les voies techniques et professionnelles, de manière à ce qu'un élève puisse se réorienter, sauf s'il formule de lui-même le voeu express de tenter une redoublement.