Magazine Cuisine

Isabelle commente les vins de Denis Barraud (1)

Par Daniel Sériot

Domaine Denis Barraud

Belle et émouvante rencontre avec les vins de Denis Barraud.

L’homme, d’abord, passionnant, accueillant. Le sourire large qui agrandit des yeux radieux, ravis des belles performances du dernier né, ce millésime 2009 dont on loue tant la qualité de la vendange.

Nous le suivons, Daniel et moi, jusque dans le chai qui nous happe soudainement des effluves grisants de fruits écumeux, bouillonnants, dépassant vite les odeurs minérales, humides presque herbeuses que charrie la Dordogne.

Evidemment, les fermentations malolactiques ne sont pas faites. D’ailleurs pour l’une des cuves, il est encore un vin en macération à 28°, en pleine fermentation alcoolique.

La dégustation de tels échantillons m’intrigue, suscite en moi une réelle curiosité, mais m’inquiète tout de même.

Mes compétences en terme de jugement qualitatif sont inexistantes : il s’est agi uniquement de ressentis en terme d’appréhension de goûts, puis de compréhension, celle-ci ajustée par les aides que m’apporte Daniel et par ses échanges avec Denis.

Mes comptes-rendus sont le fruit par conséquent de cette écriture expérientielle, purement sensible donc, et il convient de les superposer pour qu’ils aient leur place dans ce blog aux commentaires analytiques, précis et évidemment rigoureux des pages du 02, 03 et 04 novembre.

Toutefois, je tiens à préciser que dans les échelles des plaisirs vécus, et dans toute la dimension qu’ils ont induit de ma subjectivité d’approche, je n’ai nullement modifié de trajectoire, ni sauté de marche ! Tout au plus me suis-je raccrochée au nez de marche lorsque j’étais en rupture quant à mes connaissances, et ce pour m’octroyer un giron plus large, plus sécurisant,… plus didactique, et réflexif.

1-Château La Tour d’Argent, 100% merlot sur alluvions

Nage olfactive de fruits rouges, fraise, framboise, cerise… et de tous fruits mûrs en écume, sur une bouche ronde, immédiatement croquante de fruits, juteuse et d’une netteté aromatique sans faille jusque la finale d’une grande douceur, aux belles allonges. Peu (ou presque ?) de rétention tannique.

Commentaire de Daniel

La douceur des tannins peut s’expliquer par la constitution même de ces alluvions constituées essentiellement d’un matériel argileux très fin. La grande maturité des fruits peut faire hésiter entre des fruits rouges très mûrs ou noirs.

2-Château La Tour d’Argent, 100% merlot sur argilo-calcaire ( sur marc…)

Le nez semble indiquer des fruits un peu plus cuits et plus investis d’aspects floraux. La bouche nous remplit de suavité, même si elle se veut plus affirmée, notamment par des longueurs marquées d’amertume doucereuse. Très légère impressivité tannique le fruits amer, cuit et écumeux.

Commentaire de Daniel

L’argilo-calcaire structure davantage le vin, avec une charpente tannique plus ferme et plus énergique, même si les tannins sont mûrs, les notes florales décelées montrent une réelle finesse olfactive, dans une matière un peu brute à ce stade.

3-Château La Tour d’Argent, 100% merlot sur sablo-graveleux

Vin en macération à 28°

Le nez offre de belles variantes de fruits rouges cuits ( et épicés déjà ?)

La bouche apporte rondeur et densité, se dote de tannins… gras ?, faisant tournoyer fruits vifs, moins amers que ceux de la cuvée précédente. Une succulente soupe de fraise fait vivre une finale relevée de belle fraîcheur, de netteté toujours, et réellement expressive.

Commentaire de Daniel

Les épices sont aussi des arômes primaires, elles ne sont pas seulement issues de saveurs dues à l’élevage, la vivacité soulignée, et la rondeur sont assez symptomatiques des Merlots sur graves associées à des sables

20091101_587Denis_barraud


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Daniel Sériot 20615 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines