Ce soir, j'ai rencontré mon amie qui est journaliste dans un grand journal japonais. Je crois que je ne dirai jamais plus où elle travaille et encore moins son nom.
Non, je suis trop alarmiste. Le Japon n'est pas le Miyanmar.
Je voulais la rencontrer pour parler de la loi touchant les étrangers et, accessoirement, boire une ou deux bières belges à Umeda, au Nord d'Osaka.
Le métier de journaliste au Japon semble encore plus difficile que le métier de n'importe quoi au Japon. C'est dire !
Je ne minimise pas la difficulté d'être journaliste en France.
Elle ne savait pas vraiment tout de la nouvelle loi qui va entrer en vigueur le 23 20 novembre. Il est bon de le rappeler ici aussi, même si vous avez été nombreux à en parler dans les commentaires, longuement.
La discussion n'est pas terminée, je l'espère.
Tous les étrangers de plus de 16 ans entrant au Japon devront se soumettre à une prise d'empreintes des 2 index (si vous n'avez pas d'index, le gouvernement japonais à prévu de prendre les empreintes d'autres doigts, selon un ordre défini), une photo de votre face et un petit questionnaire.
Sont exemptés, tous ceux qui ont un passeport d'officiel/diplomate et les étrangers vivant au Japon de façon permanente, les Zainichi, qui sont bien souvent là depuis 2 ou 3 générations, mais qui ne peuvent pas encore voter ici ou prétendre à être considéré comme Japonais...
Bref, j'ai appris pas mal de choses intéressantes ce soir. Savez-vous qu'au lendemain des attentats du 11 septembre, des dizaines d'Afghans et Pakistanais furent capturés par la police japonaise et détenus sans jugement, sans preuve formelle, dans des centres de rétentions pour étrangers en situation irrégulière ?
Certains vivaient ici depuis des années et se sont retrouvés dans une situation cauchemardesque.
Un de ces centres où l'on a retrouvé des insectes dans la bouffe donnée aux étrangers, près d'Osaka. Bref, à situtation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Alors cela vaut-il le coup de faire confiance à des autorités qui peuvent prendre des décisions à l'encontre d'innocents, même si elles pensent protéger «l'intérêt général» ?
Debito a ajouté une catégorie sur son blog concernant cette nouvelle mesure qui va commencer, enfin, à faire du bruit. A télécharger: sa présentation de la loi, effectuée à l'Université de Waseda à Tokyo.
Et puis il fallait bien une pétition contre ! Elle est ici: http://www.ipetitions.com/petition/fingerprints-japan/index.html
Bien entendu, si vous êtes pour, vos blogs, vos amis, peuvent être mis au courant.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble