Il y a des anniversaires qui peuvent avoir un sens à double titre. Celui de la chute du Mur de Berlin en fait partie. C'est d'abord le symbole d'une nouvelle ère géopolitique mondiale qui s'est ouverte le 9 novembre 1989, dont bien longtemps après on comprendra qu'elle ne concernait pas seulement l'Europe, mais le Monde et en particulièrement la Chine qui basculait dans le capitalisme, dans un mouvement essentiel pour l'économie mondiale et dont nous vivons tous les jours les conséquences : demande de matières premières, production de biens de consommation à bas coûts... Et cet anniversaire, c'est aussi bien plus modestement, le sujet de l'un de mes premiers articles publiés dans le Figaro "saumon" au début du mois de janvier 1990, avec ce titre "Le Saut du Mur". Une découverte pour moi de la Bourse, après des études de Droit et de Science Politique.
Vingt ans c'est un age clé de la vie, comme disait un vieil ami de la famille : "profite quand tu as 20 ans, ensuite le temps passe très vite".
Et c'est vrai depuis 1989, que de personnes rencontrées dans tous les secteurs : entrepreneurs, avocats, conseils, gérants, analystes, économistes, attachés de presse, des milliers, c'est l'une des caractéristiques de ce métier de journaliste. Rencontrer des gens dont parfois la veille, vous ignoriez jusqu'à l'existence.Ce qui est sans doute le plus frappant pour le journaliste que je suis c'est sans doute la révolution technologique qui a amené le câble, la TV par satellite, le téléphone mobile, Internet, la TNT, les SMS..., dans le désordre, mais avec la même conséquence : la multiplication des canaux de diffusion. Certains n'ont pas vu cette révolution, n'y ont pas cru, comme pour le Mur de Berlin. Ce n'était pas possible.
L'instantanéité, la rapidité de l'information prenant le dessus face au vieux Journal de 20 heures toujours vivant, mais comme une vitrine du passé, d'un autre Monde. Déjà 19 millions de Français avec le Haut-Débit, pourquoi attendre 20 heures pour avoir une information triée et peu variée avec toujours les faits divers en Une, encore plus en cette période de crise.En 1989, j'avais l'information, les scoops en avant-première, dans une rédaction nationale, mes amis non. En 2009, j'ai l'information mais d'autres aussi, je suis un "informé", parmi d'autres. Reste mon regard de journaliste sur l'actu, toujours critique, toujours avec du recul.
Mon métier de journaliste n'est plus le même c'est évident, mais il garde sa noblesse qui est d'essayer de comprendre le Monde. Ce Nouveau Monde. Et depuis 20 ans, la Bourse et les Entreprises, c'est avec ceux qui font l'économie que j'ai passé ces années. Vingt ans plus tard, j'ai créé une Web TV 100% actualités sur l'économie et les entreprises www.labourseetlavie.com, la vidéo comme nouvel outil de culture économique. Pour faire comprendre l'économie à travers ceux qui l'a font, sans caricatures, avec la volonté de partager ma connaissance de l'histoire des entreprises avec ceux qui les découvrent comme avec ceux qui ont aussi partagé sur les marchés ces histoires. Je réalisais avec un dirigeant d'entreprise récemment que je connaissais son histoire depuis 20 ans.
1989-2009 comme un joyeux anniversaire, la technologie est partout, le journaliste doit être technophile, cela ne l'empêche pas de garder sa curiosité intacte. Tout change, rien ne change, la démocratie a toujours besoin des journalistes.
Presse écrite (Le Figaro, La Tribune), Radio (flash Bourse sur Europe1), Tv (Bloomberg), Internet (www.labourseetlavie.com), j'ai travaillé dans tous ces supports, je n'ai que des bons souvenirs pour mieux avancer. Vingt ans après, Michel Drucker, est toujours là, c'est Dimanche.