Synopsis :
Avec sa troupe de théâtre ambulant, " l'Imaginarium ", le Docteur Parnassus offre au public l'opportunité unique d'entrer dans leur univers d'imaginations et de merveilles en passant à travers un miroir magique. Mais le Dr Parnassus cache un terrible secret. Mille ans plus tôt, ne résistant pas à son penchant pour le jeu, il parie avec le diable, Mr Nick, et gagne l'immortalité. Plus tard, rencontrant enfin l'amour, le Docteur Parnassus traite de nouveau avec le diable et échange son immortalité contre la jeunesse. A une condition : le jour où sa fille aura seize ans, elle deviendra la propriété de Mr Nick. Maintenant, il est l'heure de payer le prix... Pour sauver sa fille, il se lance dans une course contre le temps, entraînant avec lui une ribambelle de personnages extraordinaires, avec la ferme intention de réparer ses erreurs du passé une bonne fois pour toutes...
Critique :
Tout comme Sandra, j’ai assisté la semaine dernière sur l’initiative d’Allociné à la projection avant-première de L’Imaginarium du Docteur Parnassus qui était suivie de la rencontre avec son réalisateur : Terry Gilliam.
Je ne reviendrai pas sur cette superbe rencontre (résumée ici) et m’attarderai davantage sur le film.
Avant toute chose, il faut savoir que même si j’apprécie plusieurs de ses films, je ne suis pas un « fan » de Terry Gilliam. Je m’attendais donc autant à aimer qu’à subir cet Imaginarium.
C’est par ce tragique événement que ce film fut médiatisé bien avant sa sortie, le décès d’Heath Ledger, l’acteur Australien en pleine ascension, immense Joker dans The Dark Knight laissait Gilliam sans acteur principal à 3 semaines de la fin du tournage.
Bien qu’il s’agisse d’une triste coïncidence, ces 3 semaines étaient réservées au tournage fond vert (pour les incrustations numériques donc) ce qui permis d’ajuster légèrement l'histoire et d’introduire 3 nouveaux visages pour le personnage de Tony : Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrel (quand même…) en remplacement de Ledger.
Présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes, L’Imaginarium du Docteur Parnassus disposait de critiques élogieuses ne faisant que faire grandir mon impatience de découvrir le dernier délire visuel de Gilliam.
Synthèse de tous ces désirs voire fantasmes artistiques, Parnassus est un conte initiatique débordant d’imagination, étourdissant, poétique, une œuvre à part qui arrive à transporter les spectateurs dans un autre monde pendant 1h40, et les fait ressortir de la salle, le sourire aux lèvres et la tête plein de souvenirs.
Dans cette histoire de paris, de diable, de jeune fille et d’inconnus (le synopsis ci-dessus résume bien le pitch), Gilliam exploite au mieux la matière offerte par ce scénario original pour la transcender, en grande partie grâce à une direction d’acteurs et artistique géniales.
L’histoire est rythmée d’interprétations solitaires splendides, notamment celles d’Heath Ledger et Tom Waits qui transcendent l’écran à chacune de leur apparition. Si Gilliam clame que le scénario n’a pas été modifié suite au décès de l'acteur, la portée émotionnelle de certaines scènes est à présent très importante. La première apparition de Tony (Ledger), cet inconnu retrouvé pendu à un pond puis sauvé in extremis par la troupe de Parnassus pour revenir d’entre les morts nous procure désormais un sentiment étrange…
Même si l’univers de Gilliam n’est d’ordinaire pas franchement ma tasse de thé, je dois admettre avoir été vraiment touché par cette fantastique histoire et par l’univers créé. Les différents personnages sont tous royalement écrits et interprétés et apportent chacun au film une pierre qui leur est propre et qui contribuent à l’atmosphère général. En sortant de la projection, on a le sentiment qu’aucuns autres comédiens n’auraient pu les remplacer.
L’Imaginarium du Docteur Parnassus est certainement l’une des plus belles réussites de Gilliam, un voyage magnifique dans l’imagination, parfois un tantinet long mais réellement envoutant et émouvant, trouvant son apothéose dans un tango final entre Satan et Valentina (Lily Coyle).
Une vraie réussite à découvrir dès mercredi prochain en salles.
Voir également mon résumé de la rencontre avec Terry Gilliam dans le cadre de sa Master Class privée.
Sortie officielle française : 11 novembre 2009