Lettre ouverte à Mitterrand pour un « statut des auteurs » et lettre aux auteurs

Publié le 08 novembre 2009 par Jcgrellety

Des oeuvres, il y a des créateurs, auteurs, artistes, peintres, photographes, scénaristes, etc. Comme pour toutes les activités productrices, il existe des droits, spécifiques et généraux, et par exemple un "droit de la propriété intellectuelle". Grandes généralités du droit - et de l'autre, réalités, pratiques économiques. Par exemple, les auteurs signent des contrats avec les éditeurs. Ces contrats prévoient que pour chaque vente, les auteurs perçoivent un revenu, fixé par un pourcentage. Mais qui établit la réalité des ventes ? Les éditeurs, c'est-à-dire celles et ceux qui doivent payer aux auteurs leur revenu, annuel. Juge et partie. Est-ce à dire qu'il faut donc estimer que les chiffres sont toujours exacts ou inexacts ? Depuis quelques mois, les autorités de l'Etat et "de la culture" n'en avaient que pour Hadopi, et "la protection de la propriété intellectuelle", mise en cause par le téléchargement illégal. Mais que des créateurs ne soient pas justement rémunérés, que les auteurs qui ne font pas partie du gotha littéraire français ne soient pas rétribués pour leur travail et leurs créations, que tant d'artistes et de créateurs non parisiens et non médiatisés vivent difficilement, qu'importe pour nos "grandes âmes" ? ! Prétexte pour la protection, Hadopi était surtout un plan de surveillance et de contrôle de l'usage d'Internet par les citoyens. Des auteurs s'adressent au Ministre de la Culture, par une lettre. Pourquoi pas ? Seront-ils lus et entendus ? Par les conseillers du Ministre - et par le Ministre ? Reste que, face au Ministre, une mobilisation nationale, réelle, des auteurs, aurait un autre poids, mais les auteurs ne sont-ils pas très et trop individualistes ? A l'époque des réseaux sociaux, ce n'est pas le moindre des paradoxes qu'une telle organisation et une telle mobilisation soient si difficiles. Car plutôt que de décréter ce qu'il faudrait faire et demander, il serait tout de même essentiel qu'au préalable, les auteurs s'expriment et dialoguent ensemble - mais où, quand et comment ? C'est que, alors que la situation des auteurs est généralement si faible et négative, la numérisation pourrait les favoriser, en diminuant le pouvoir des éditeurs, mais aussi le risque d'un individualisme encore plus exacerbé ! Pour certains, parce qu'il ne faut rien attendre ou presque de l'Etat, une des solutions résiderait dans le développement d'un mécénat populaire, et c'est ce que propose l'opération MécénartRS.


http://renaudmeyer.wordpress.com/


http://renaudmeyer.wordpress.com/