Table testée en octobre 2009.
La mode du « bling-bling » dans la restauration, morte et enterrée ? A la casse, les décors « m’as-tu vu » ? Aux oubliettes, les investisseurs qui mettent tout dans le mobilier et une part infime dans le contenu de l’assiette ? Sincèrement, nous le pensions. Sauf qu’il y a toujours au fond de la classe près du radiateur, l’élève qui n’a pas écouté la dernière leçon sur les tendances. Il croit bien faire avec cette association du noir brillant et du rose pétard. C’est clinquant, ça en jette mais ce n’est plus dans l’air du temps. Secrètement, on se dit qu’éventuellement, sur un malentendu, la cuisine pourra peut être à la hauteur et que l’on fera abstraction du décor pour se concentrer uniquement sur les assiettes. Peine perdue, rien ne va. Une crème de petits pois qui n’en a ni la couleur, ni le goût. Des bonbons de chèvre coulant aigres qui nous rappelle étrangement le goût de ces bûchettes qui avec le temps ne s’affinent pas dans le frigo mais au contraire, se détériorent. Une assiette de saumon mariné façon B74. Mais quel est donc le secret de cette marinade d’une banalité à pleurer ? Un bagel toasté plus proche du cramé que du croustillant, que le chef n’hésite pas à envoyer en salle, noir des deux côtés, vaguement rehaussé de saumon à la mirabelle. Enfin, pour boire le calice jusqu’à la lie, on se laisse séduire par un pot de crème aux zestes d’agrumes. Au final, un produit laitier dans lequel quelques zestes tentent de faire bonne figure. Affligeant !
74, rue de Tocqueville. 17e. Tél. : 01 48 88 90 19. Menus : 16 et 19 (au déjeuner) 28 et 35 €. Fermé dimanche. M° : Malesherbes ou Wagram.