Il y a quelques mois, nous nous interrogions sur le retour en force de l'information payante, idée relancée en particulier par le magnat des médias Rupert Murdoch.
Cette semaine, Murdoch a déclaré que le projet avait du retard : "We are working all very, very hard at this but I wouldn't promise that we're going to meet that date", sans donner plus d'informations sur les raisons de cet ajournement.
Allant dans le sens des doutes que nous exprimions sur ce blog, Stéphane HAÏK s'interroge sur Lefigaro.fr sur la possibilité de voir les internautes payer pour une information payante : "selon une étude des instituts Lightspeed Research et Trendstream, si 43 % des sites visités concernent l'actualité, 79 % des internautes français sont opposés à tout paiement pour l'information en ligne.".
Plusieurs médias français ont lancé de nouvelles offres (Libération notamment tirait des conclusions rassurantes à la fin septembre). Il est encore sans doute un peu tôt pour faire un bilan précis, mais il est fort douteux que ce modèle s'impose et se généralise, à l'exception d'une information premium hyper spécifique (pensons notamment à la lettre d'information Intelligence Online qui résiste au temps).
Le spécialiste Greg Fraser explique ne pas être surpris pas ce délai : "‘I think he is right to try and charge for his premium content, but he is going to have to do that in a very cautious and measured fashion.’’
Quoiqu'il en soit, si les revenus de News Corp progressent, la branche des newspapers continue de décliner, à l'image de l'ensemble la presse américaine (à l'exception notable du Wall Street Journal). Le sujet reste donc plus que jamais d'actualité, à la fois pour les journaux mais aussi pour les pure players, à l'image en France de Médiapart ou Bakchich qui cherchent leur salut dans... des éditions papier.
Dans tous les cas, on peut s'interroger sur les motivations réelles d'un vieux briscard comme Murdoch. Je partage l'avis de glob.bargeo.fr : "Et si Murdoch avait sciemment incité ses confrères et concurrents à passer au modèle payant en faisant semblant de montrer l’exemple ? Cela lui aurait permis de rafler des lecteurs refusant de mettre la main au porte-feuille pour s’informer, et par conséquent d’augmenter sensiblement ses recettes publicitaires. Ou encore, de vérifier la viabilité de ce modèle économique qu’il avait prêché, sans prendre lui-même le risque de l’essayer…".
L'avenir nous le dira.