S'il y a un lieu commun qui m'énerve, par les temps qui courent, c'est l'hystérie généralisée autour des banques et des banquiers, dont on fait la cause universelle de tous les maux qui frappent les économies occidentales. J'admets que l'on mette en accusation certaines banques américaines, mais je ne vois pas ce que l'on peut reprocher aux banques françaises, dans l'ensemble.
Comme le disait Baudouin Prot sur France Info récemment, si les banques remboursent aussi tôt leurs emprunts, c'est tout simplement qu'elles avaient des bases saines. Maintenant, bien sûr, elles ne pourront pas éviter les soubresauts sectoriels qui continueront d'agiter la finance mondiale, mais il me semble qu'elles constituent un modèle de bonne gestion à imiter dans de nombreux pays, à commencer par ceux de la sphère anglo-saxonne.
Toutes les banques françaises ont remboursé les aides reçues, soit 12.7 milliards d'euros, avec des intérêts de 713 millions en sus : chapeau les artistes ! Cela dit, c'est le modèle d'activité universelle de la BNP qui remporte la palme : une fois encore cette banque est un modèle pour le monde entier. J'ai cru comprendre, d'ailleurs, qu'elle lorgnait discrètement à nouveau sur la Société Générale...
Le vrai problème, et il faut le dire, c'est, une fois encore, l'attitude des USA qui refusent de tirer les conséquences de la crise financière et persévèrent dans les mêmes errements.
Taxer les transactions financières pour constituer des réserves au cas où le système bancaire souffrirait à nouveau n'est pas inintéressant, mais ni le Canada ni les USA ne veulent en entendre parler, et DSK, directeur du FMI, au nom de cette institution, juge qu'une telle taxe est impossible à mettre en oeuvre. Les choses ne risquent pas de changer... Cela dit, le FMI étudie l'opportunité d'une taxe proportionnelle aux risques pris sciemment par les banques. L'inconvénient, c'est que j'aimerais bien savoir comment on va évaluer les risques en question, et qui va le faire. Et puis l'idée ne fait pas encore consensus, même si, du côté britannique, on a clairement évolué sur la question...