Branded a bandit
1924
Paul Hurst
Avec : Yakima Canutt
Yakima Canutt est le plus connu des cascadeurs d’Hollywood. Son prénom n’indique aucune origine indienne, il s’agit en fait du nom de son village. Connu pour ses chutes de cheval spectaculaires dans les films de John Ford (en particulier La chevauchée fantastique, où il passe sous la diligence), Yakima Canutt se blessa plusieurs fois au cours de son travail, et devint réalisateur de deuxième équipe et fut en particulier en charge de la course de char du fameux Ben Hur.
Mais il eut une vie avant cela, au temps du muet, où sans être aussi connu que Tom Mix, Bill Hart ou Harry Carey, il jouissait néanmoins d’une popularité suffisante pour jouer le premier rôle dans de nombreux westerns (dont le réputé Devil’s Horse, avec le cheval Rex). La petite histoire dit que suite à une maladie sévère, sa voix cassée l’empêcha de continuer dans cette voie, au tournant du parlant.
Branded a bandit n’offre rien de très original. Une mine d’or, un vieillard abattu, un cowboy désigné coupable par erreur, de folles cavalcades, un happy end. Le film contient déjà tous les ingrédients des centaines de westerns B qui seront tournés dans les années trente et quarante. On prend alors plaisir à regarder le casting. Yakima Canutt a un physique intéressant, et ce n’est pas ici une façon détournée de dire qu’il est moche. De grande jambes, un visage fin, jeune et anguleux, il parvient à exprimer à la fois la jeunesse, la beauté et la maturité et se démarque des traits tourmentés des Mix, Hart et Carey. Alys Murel est aussi physiquement intéressante, et malgré son rôle sans intérêt, elle a une intensité dans le regard qui la détache des nunuches affolées habituelles. Dommage que sa carrière fut si courte (je n’en connais pas la raison, mais à cette époque, les actrices arrêtaient fréquemment toute activité à partir du moment où elles se mariaient). La petite fille turbulente et mal peignée qui lui sert de sœur n’est pas mal non plus.
Coté action, ce n’est pas folichon. Beaucoup de plans très larges montrent des poursuivants et des poursuivis minuscules comme des fourmis, suivis par d’imposants nuages de poussière. Yakima Canutt déploie ses prouesses athlétiques sans rien faire de réellement spectaculaire. La bataille finale, aquatique et harassante, est bien menée, et puis c’est peut-être le seul western où un cowboy s’échappe à cheval en passant DANS un aqueduc.