Sans nier le droit à la liberté d'expression, le sieur Patterson s'interroge plutôt sur la pertinence du choix de leur université pour que le dessinateur s'exprime et qui pis est, de la sorte. Bilan des courses, un groupe de protestation sur Facebook est lancé, Protest Crumb at UR. En outre, il rappelle que dans l'autre livre incriminé, on retrouve un certain nombre de scènes de viol, de sexe oral avec une femme enchaînée, ou encore une image avec Crumb, vêtu tel un roi, assis sur un tas de femmes violées.
Le professeur Bertram Ashe, qui avait invité Robert Crumb a ainsi dû s'expliquer, précisant que des violences exercées sur des femmes, l'histoire de l'art en trouve dans tous les domaines. Et si la réalité d'un détournement de mineur est écoeurante, le Lolita de Nabokov n'en reste pas moins un roman d'exception. L'université est alors devenue un champ de bataille, pour savoir si l'on avait le droit de légitimer des paroles (sic !), nécessairement sorties d'un contexte, mais également le travail de Crumb par le biais de la respectable université.
Doit-on parler d'un sujet délicat, comme évoqué par le dessinateur ou faut-il, comme plusieurs groupements d'étudiants le défendent, ne pas confronter les élèves à des idées qui sont potentiellement choquantes. Pour le meilleur, ou pour le pire, dirait-on, le travail de Crumb est ancré dans la culture pop et dans l'art plus globalement, au même titre que d'autres artistes controversés.
Aujourd'hui, Crumb vit en France. Allez savoir pourquoi...