Peinture
attention à la pollution intérieure
Si je vous dis « pollution », à quoi pensez-vous ? Sans doute à un
énorme embouteillage de voitures un samedi de départ en vacances, ou
peut-être à usine qui déverse de vilains produits chimiques dans une
rivière... mais peu d'entre nous associent le mot « pollution » à un
appartement douillet ou une jolie maison.
Et pourtant,
pourtant, la pollution s'y niche elle aussi : cela s'appelle la
pollution intérieure, et si elle est moins connue, elle n'en est pas
moins dangereuse.
En effet, de très nombreux produits qui se trouvent à l'intérieur des
habitations rejettent dans l'air des substances, appelées composés
organiques volatils, ou COV. Non seulement, ces substances ne sont pas
très amis de l'environnement puisqu'elles perturbent l'équilibre
chimique de l'atmosphère mais elles peuvent aussi être dangereux pour
la santé, provoquant notamment des problèmes respiratoires. Les
enfants, les femmes enceintes et les asthmatiques y sont
particulièrement vulnérables.
Alors, quels sont les produits
qui rejettent ces COV dans l'air ? Il y a la colle pour les meubles,
certains revêtements de sol, les détachants, les bombes aérosols mais
aussi la peinture. Et sur elle que nous allons nous concentrer
aujourd'hui.
Sachez que les peintures classiques contiennent
des pigments, qui peuvent être à base de métaux lourds, des résines, de
très nombreux additifs, et surtout elles contiennent des solvants,
comme le white-spirit ou l'acétone.
Ces solvants à base d'hydrocarbures dégagent beaucoup de COV dans l'air de votre habitation.
Alors,
que faire ? Ne vous inquiétez pas, la solution ne consiste pas à vivre
dans une hutte dénuée de tout confort... Il s'agit simplement de faire
attention à vos choix en matière de peinture. Tout d'abord, bannissez
les peintures synthétiques dites « glycero » : ce sont elles qui
contiennent le plus d'hydrocarbures. Le moindre mal, c'est de choisir
des peintures à l'eau, dite acrylique, où une grande partie des
solvants est remplacés comme leur nom l'indique par de l'eau. Mais
sachez le, il reste tout de même des solvants, suffisamment en tout cas
pour ne pas être totalement inoffensives.
Vous pouvez alors vous tourner vers les peintures naturelles. En guise
de solvant, elles utilisent des essences végétales et de l'eau. Les
pigments sont généralement des oxydes minéraux, comme le fer, ou
végétaux comme la terre de Sienne. Avantage : ces peintures ne dégagent
pas ou très peu de COV. elles ne contiennent aucun dérivé pétrolier et
leur fabrication a beaucoup moins d'impact sur l'environnement que
leurs cousins tout plein de produits chimiques.
Mais ces
peintures naturelles sont bien sûr plus chères, et souvent 10 à 15
euros par litre, et elles ne sont pas toujours très faciles à trouver.
Beaucoup de grandes surfaces de bricolage n'en proposent pas ou très
peu. Tournez vous donc vers Internet ou les magasins spécialisés.
Sachez également que l'application peut s'avérer un peu moins simple et
le temps de séchage un poil plus long.
Que faire, enfin, si
les murs de votre habitation sont déjà recouverts de peinture classique
? Eh bien, il n'y a qu'un seul moyen de limiter l'impact des composés
organiques volatils : il faut aérer tous les jours, toutes les pièces,
quelque soit la saison, durant au moins une dizaine de minutes.
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