Il était écrit dans la cire. Nous
Prendrons un café. Ensemble
Là-bas, au bout du monde. Addis abeba.
Budapest. Là-bas. Sur le coin de ton bureau
Je t’y écrirai des morceaux de poésie.
Des misères de travers.
Des diagonales. Des lignes dont on perd le fil
En pensant : tiens, c’est ici.
Juste ici. Sous ta paupière.
Je croyais passer le temps. T’oublier
T’oblitérer sur un courrier. Longue distance.
Traverser la mer en vitesse de croisière.
Une putain de timbre-poste. Mais le temps
Ici comme là-bas. C’est pareil. C’est
Une conquête de l’espace restreint.
Ces lieux sans tentures. Sans parfum.
Où tout s’écrit sans jamais se dire.
J’avalais la poussière. Sous le lit. Sur
Son corps, la vapeur de nos transpirations.
J’escomptais aux souffles de biais
Aux rires chaotiques. Des fins de soirée
A manger les vecteurs de l’oubli
A chanter aux vies de parler en silence
Mais c'est d'une autre dont je te parle.
Nos itinéraires divergeaient. Toi, l’alcool
Muet. Moi, la poésie du langage ordurier.
Alors que nous marchions de quinconce
Je pensais ne jamais côtoyer la mort
Cible mouvante. Jamais atteinte
Toujours debout. Le commencement des larmes
Avortées. Du jazz, permission de s'évader
J’encensais fort mes potentiels invisibles.
Te sachant souffrante mais jamais. Abdiquant
Je savais me mentir. Et aux mondes alentours.
Tiens : c’est ici. Et nulle part ailleurs
Ni le ciel. Ni les convulsions de l’étoile. Du Nord
Du grand Nord. Celui des perditions
Et des volcans effacés des cartes.
Je trace une errance. Solitaire aux doigts longs
Parlant de la reine aux douleurs immenses
Tous ces poèmes. Ces rejetons miniatures
Pour ne rien dire. Ne rien sauver. De ce qui
Ne peut l’être. Je ne participe seulement
Qu’aux révélations douteuses. Du passé
De nos vies perpendiculaires. Droites gauchies
Qui finiront. Un jour, une aurore. Par se croiser
De nouveau, ici ou là-bas. Dans l’exotisme
Falsifié. Dans l’usurpation du grand Nord
03/09/09