Magazine Photos

Bilan des 6 mois.

Par Ericsansault

Petit bilan des 6 mois.

Premier constat : ça passe vite, trop vite.

Deuxième constat : l’Australie est un pays fantastique qui mérite vraiment d’être visité en profondeur. Le problème, c’est que c’est plein d’Australiens, mais je reviendrai sur ce point.

Chaque bilan se doit d’avoir son lot de chiffres en tout genre, alors voici les principaux :

-50 000 km parcourus (soit 6000 litres de pétrole).

-50 000 déclenchements, 5000 photos conservées, 500 photos pas trop pourries.

-250 espèces de piafs, 60 espèces de reptiles (15 serpents), 30 espèces de mammifères identifiées.

-2 voitures utilisées ( et deux crevaisons, une fuite de liquide refroidissement, un wallaby éclaté, une vitre réduite en éclats à cause d’un méchant petit caillou, un pot d’échappement pas loin de finir sur la route et je m’en tire vraiment bien).

Australie_0141___19_octobre___Devil_s_Marbles

Devil’s Marbles, NT.

Concernant le pays et la nature sauvage, certains endroits méritent vraiment de s’y attarder. Il faudrait pouvoir passer une année entière sur les hauteurs de Cairns (Atherton Tableland) pour apprécier réellement ses patches de forêt pluviale et ses étangs tropicaux à l’avifaune très riche (ah, Bromfield Swamp ...). Les petits coins très peu connus qui sont encore préservés des hordes de touristes sont souvent les plus dépaysants, je me rappelle très bien de ma nuit au petit camping d’Henrietta Creek, en pleine forêt tropicale, cherchant des scinques aquatiques (Eulamprus quoyii) sous les galets qui bordent la rivière. Je me rappelle surtout de la sensation d’être seul au monde à seulement 80 km de Cairns. Car au delà  des grandes villes de la côte Est et de la frénésie touristique des Kakadu NP, Uluru-Kata Tjuta et autres Blue Mountains, l’Australie c’est aussi et surtout la solitude des grands espaces ainsi que la relation étroite entre l’homme et la nature. Il est courant de rouler 3 heures sans croiser le moindre véhicule et nombreuses sont les journées durant lesquelles j’oublie l’existence de l’Homme sur la planète.

Ma traversée rapide du territoire du Nord n’a malheureusement pas complètement répondu à mes attentes. Bien qu’occidentale, la culture australienne est tout de même assez éloignée de la notre. Il y a beaucoup de comportements que je ne comprends pas. Dans le genre « gestionnaires restrictifs » les responsables des parcs nationaux du Northern Territory sont passés maîtres dans l’art d’exploiter les ressources des terres aborigènes et de faire payer les milliers voire millions de touristes réduits, rarement malgré eux, à suivre le mouvement tels de gentils moutons consommateurs.

Le plus marquant a été la visite du very famous Uluru – Kata Tjuta NP, à environ 400 km au sud-ouest d’Alice Springs. Je n’ai pas tellement envie de m’étendre là-dessus, mais disons que je suis allé de surprise en surprise (et pas que des bonnes, très peu de bonnes d’ailleurs). Sachez que l’entrée du parc est payante (25 dollars pour 3 jours – mais je m’en suis bien tiré sur ce point), que le parc possède des horaires d’ouverture et de fermeture – donc pour prospecter la nuit dans les dunes de sable à la recherche du woma ou de vipères de la mort du désert c’est pas pratique – et que toute l’ambiance touristico-aborigino-restrictive sent l’hypocrisie à plein nez. Sortez du sentier et vous risquez une amende de 110 dollars, ne prenez pas des photos de n’importe quoi car certains sites sont sacrés mais si vous allongez la monnaie, le niveau de sacralité peut diminuer miraculeusement.

L’argent et la consommation sont d’ailleurs les principales raisons d’être du Kakadu NP, à l’Est de Darwin. Les chauffeurs des cars de touristes laissent tourner le moteur et la climatisation pendant que les 30 passagers piquent une tête dans un trou d’eau plein d’algues (saison oblige), ça peut parfois durer une heure et c’est très rageant. Un matin, je signale à un ranger une importante fuite d’eau dans les toilettes du camping, on me répond que la saison des pluies arrive et que ce n’est pas la peine de réparer. Un comble !

Australie_0143___2_novembre___Little_Red_Flying_fox

Little Red Flying-fox, sortant par milliers au crépuscule sur la Katherine River, NT.

Paradoxalement, c’est dans le territoire du nord que j’ai fait les plus belles rencontres humaines. Tout d’abord Daniel, croisé à Trephina Gorge, crapahutant dans les rochers et qui m’invita à passer une nuit chez lui, à Elliott, pile poil entre Alice Springs et Darwin, deux semaines plus tard. Puis ce sont Jurij et Renata qui, profitant d’une conférence de physique atomique à Melbourne, décidèrent de faire un tour dans le centre du pays pour voir l’Ayers Rock (Uluru). Je les prends en stop à l’entrée du parc et eux me payent le billet. On a passé la journée ensemble, Jurij a même attrapé un moloch, il était tout fou, on aurait dit un gosse !

Enfin, à Kakadu, alors que je me baladait avec mes jumelles, un jeune homme se dirige vers moi avec un bouquin sur les piafs et me demande : « Euh, sorry, av you cine zis beurd ? » C’est Anthony, un naturaliste de 26 ans. Lui et sa copine Rose font aussi le tour du pays dans une optique naturaliste (optique de coche en fait). Ils s’y connaissent en tout, herpéto, piafs, entomo, bota, et bêtes à poil. Nous décidons de faire toute la côte Ouest et une partie de la côte Sud ensemble.

Nous sommes désormais tous les trois en Australie Occidentale (WA), état qui, dès notre traversée de la frontière (trop long à raconter ici), me paraît encore plus strict et réglementé que les précédents. J’ai réussi à me faire gueuler dessus par un ranger car je m’étais écarté du chemin d’environ 5 mètres. Tel le gardien d’un camp de travail polonais, le méchant ranger australien est là pour remettre le mouton rebelle sur le droit chemin. Pour revenir brièvement sur le passage à la douane, disons que même les SS ne fouillaient pas aussi bien les voitures quand ils cherchaient des juifs.

Mais toutes ces rencontres alors ? Tout n’est pas perdu !

Effectivement, sauf que Daniel est d’origine Hollandaise a baigné dans la culture Européenne toute sa vie, que Renata et Jurij sont slovaques et vivent en Suisse et que Rose et Anthony sont Français (Bretons, pour être précis, c’est pas tout à fait pareil).

PS : la carte est à jour avec deux nouvelles images.

Australie_0145___4_novembre___Demansia_sp

Demansia sp., petit Elapidé non venimeux. J’attends une réponse d’un spécialiste pour être sûr de l’espèce.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ericsansault 11 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines