Guernesey, Avril 1859:
“J’eus un rêve: le mur des siècles m’apparut “, écrit Victor Hugo, dans “La vision d’où est sorti ce livre”, préface à “La légende de siècles” qui paraît la même année.
Et l’épopée humaine, comme un opéra régi par ses codes intemporels, se déroulera à travers la scansion des alexandrins dont nous gardons à jamais l’empreinte musicale. Etrange vision que l’évocation de ce mur des siècles qui renvoie à la verticalité! Car le déroulement de la geste des hommes se prêterait plutôt à la linéarité d’une fresque. La représentation de l’axe du temps ne se déploie-t-elle pas horizontalement?
“Et ce mur, composé de tout ce qui croula,
Se dressait, escarpé, triste, informe. Où cela ?
Je ne sais. Dans un lieu quelconque des ténèbres.”
Dans la vision de ce mur lézardé, le poète avait-il pressenti, ces murs infranchissables qui cernent nos horizons contemporains, d’un continent à l’autre?
Image (photo AFP), emrpuntée au site de RFI