Je suis simplement partie de «pour une sarkonnerie…» et ma délirante imagination a fait le reste. Après avoir beaucoup travaillé toute la semaine sur de très sérieux et graves sujets, je m’accorde une petite pause délire dominical.
Je vous donne in extenso la citation du maître : «il allait falloir réduire “considérablement” les dépenses publiques et le nombre de fonctionnaires, en particulier dans les collectivités locales pour arriver à l’équilibre budgétaire (…) l’effort devait porter “dans toutes les administrations”, au “ministère de l’Intérieur comme ailleurs”.»…
Même à l’Elysée ? Ce serait bien le moment, même si selon Libération Sondages: l’exécutif refuse la création d’une commission d’enquête. D’après Michèle Aliot-Marie qui invoque le principe de séparation des pouvoirs «La commission “n’entre pas dans le cadre défini par la Constitution”.
Cette faribole «Selon la Constitution, seuls le gouvernement et le Premier ministre sont responsables devant l’Assemblée nationale» aurait été dictée à MAM par Nicolas Sarkozy dont on connaît la très grande aptitude à se plier aux principes juridiques et de séparation des pouvoirs, dont celui de la séparation de l’exécutif et du législatif qui devrait lui interdire théoriquement de peser constamment sur les députés et sénateurs et leur (faire) tordre les bras par ses sbires quand ils ont l’outrecuidance de n’être point d’accord avec ses projets.
Or, il n’est nullement ici question de l’engagement de la responsabilité tel que défini par l’article 49 de la Constitution mais du droit de contrôle des parlementaires sur l’exécution du budget dont jusqu’à preuve du contraire, celui de l’Elysée fait partie. D’autant qu’il est désormais soumis au contrôle de la Cour des comptes, ce que Nicolas Sarkozy doit amèrement regretter puisqu’il me semble bien que c’est à son initiative et par souci de «transparence»…
Sans doute pensait-il que Philippe Seguin et les hauts magistrats financiers de la vénérable institution de la rue Cambon se contenteraient d’un contrôle de pure forme suivi d’un blanc-seing. Ce en quoi il s’est fourré digito in oculo jusqu’au moins l’épaule.
C’est donc dans ce cadre que doit être apprécié le pouvoir de contrôle du Parlement sur l’exécution du budget de l’Elysée et selon Jean Gicquel «Droit constitutionnel et institutions politiques» (Précis Domat) qui traite de l’article 164.IV de l’ordonnance du 30 décembre 1958 «Les rapporteurs spéciaux des commissions des finances disposent du pouvoir d’investigation et de contrôle sur pièces et sur place». Je me suis empressée d’aller vérifier sur Légifrance que cette disposition n’avait pas été modifiée en 2005 : il n’en est rien.
Il restera donc aux parlementaires de l’opposition à saisir le Conseil d’Etat, comme ils l’avaientt fait – avec le succès que l’on sait – s’agissant du refus réitéré de l’exécutif de décompter le temps de parole du Président de République dans les médias audio-visuels du temps de parole alloué à la majorité. Une nouvelle claque ?
Opportunité évidente d’un tel contrôle car entre les fameux sondages et autres rémunérations versées aux «faiseurs d’opinion» qui doivent perpétuellement rassurer Nicolas Sarkozy (on ne doit surtout pas contrarier le grands malades de l’esprit) et les somptuaires dépenses engagées à l’occasion du sommet inaugural de l’Union pour la Méditerrranée : repas à un prix qui dépasse l’imagination – «seulement» 5050 euros par tête ne craint pas d’affirmer sans rire Frédéric Lefebvre qui doit être un habitué des «cantines pour milliardaires» – aménagement du Grand Palais pour deux jours, l’ensemble des installations ayant été démontées dès le lendemain et n’ayant plus servi depuis. Et le clou – qui aura fait le tour de la planète et permis à la presse étrangère de se fendre la gueule une fois de plus au détriment de Nicolas Sarkozy : l’aménagement du bureau et d’une douche - qui n’aurait jamais servi ! - pour 245000 euros.
Puisque Frédéric Lefebvre est tellement attaché aux économies que doit faire l’Etat et au bon usage des fonds publics, je suggèrerais à la Cour des comptes de vérifier que celui-ci – qui n’est désormais plus rien dans les rouages de l’Etat – ne bénéficierai pas indûment de la manne publique dont Nicolas Sarkozy n’est point avare… sauf pour les pauvres, bien évidemment.