De plus en plus d'internautes abandonnent Facebook

Publié le 25 octobre 2007 par Yannick Manuri

Mark Johnston, 27 ans, un enseignant américain vivant au Japon, pourrait à première vue sembler être l’utilisateur type de Facebook _ jeune, éduqué et intéressé à rester en contact avec ses amis aux Etats-Unis.

Pourtant, il a récemment effacé son compte Facebook parce qu’il n’avait plus le goût de répondre aux questions, jeux et a utres envoyés par des amis, qui ne sont pas vraiment des amis, mais des connaissances.

M. Johnston s’est récemment défoulé sur son blogue, "A Barbarian Abroad".

"Je déteste Facebook et toutes les choses du genre avec une rage aveuglante et passionnée, a-t-il écrit. Ce qui me rend si furieux est que malgré le fait que ce soit une perte de de temps redondante, plusieurs personnes semblent croire que c’est la meilleure chose depuis EBay et elles m’invitent dans leur réseau, et ce surtout pour pouvoir des points pour leur groupe de vampires. Si je voulais vraiment reprendre le test du chapeau de Harry Potter, je sais pas… J’aurais probablement déjà nommé et rangé par ordre alphabétique toutes mes chaussettes avant de penser que c’est une bonne utilisation de son temps."

Il n’y a pas si longtemps, Facebook, qui a été élaboré à l’université Harvard, il y a deux ans, était presque exclusivement le terrain de jeux d’étudiants. La popularité du site de réseautage a toutefois augmenté très rapidement depuis. Toronto a récemment perdu le statut de capitale mondiale qu’elle a maintenu pendant quelques mois quand la ville de Londres l’a dépassé pour le nombre de membres. Les quarantenaires et les cinquantenaires embarquent maintenant dans le bateau.

Plusieurs personnes se plaignent de la nécessité de lire à propos des activités quotidiennes et des états d’âme des gens sur leur liste d’amis en plus de devoir rejeter des requêtes pour un nombre innombrable de jeux.

"Facebook est dans son adolescence et est en quelque sorte victime de son succès, a estimé, en entrevue jeudi Andy Walker, un journaliste sur les technologies de Toronto. La compagnie ne s’est pas mise à jour et n’a pu corriger certains défauts importants.

"Je ne veux pas être un vampire, je ne veux pas être un loup-garou, ça ne m’intéresse pas de passer l’Halloween et je ne veux pas de citrouilles. Ce dont Facebook a besoin est d’implanter des fonctions avancées de filtre qui permettent d’ignorer les informations venant d’autres personnes."

Steve Huntriss, un directeur artistique de Toronto a aussi abandonné Facebook.

"Ces invitations sans fin pour des logiciels inutiles ont joué un rôle important, a-t-il confié. Je pense que je suis passé à autre chose que Facebook et l’attrait du départ de rester en contact avec les activités quotidiennes de mes amis s’est estompé. Ils ne sont pas si intéressants et je ne le suis pas non plus."
Karen Von Hahn, qui écrit une chronique hebdomadaire sur les dernières tendances dans le Globe and Mail, est fière d’être une anti-Facebook.

"Pourquoi est-ce que je voudrais commencer à échanger avec des perdants qui m’ont retracée de l’école secondaire ? demande-t-elle. C’est juste un exercice narcissique de mise en marché et de gestion de l’image."

M. Huntriss est d’accord à propos de l’aspect narcissique de Facebook, une chose qui l’a dérangé, alors que M. Johnston est beaucoup plus direct.

"Facebook semble être pour les gens qui n’ont rien à dire, mais qui veulent que le plus de personnes possibles les entendent le dire", a-t-il écrit dans un courriel du Japon.

En tant que blogueur, il réfute les rapprochements entre un blog et Facebook.

"J’ai mon petit coin du Web où je peux geindre et être narcissique, mais personne n’a besoin d’être membre. Ils ont simplement besoin d’un fureteur et du désir de lire mes sentiments du jour. Avec Facebook, une fois qu’on est des amis, une fois qu’on admet qu’on a déjà rencontré quelqu’un, on est pris avec et on reçoit un message à chaque fois qu’il tousse."

M. Walker croit que la croissance de Facebook est arrêtée en raison d’inquiétudes quant à la sécurité et à la vie privée.

Les amis Facebook, dit-il, vont des contacts professionnels et des employeurs professionnels aux amoureux et à la gang du bar. Les utilisateurs devraient pouvoir les séparer.

Des appels à la compagnie derrière Facebook n’ont pas été retournés jeudi.
M. Walker croit toutefois que des changements devraient survenir prochainement et que Facebook, pour continuer à progresser, doit s’attaquer aux inquiétudes quant à la sécurité et à la vie privée.

Source: Les Affaires.com, Presse Canadienne