Rien de surprenant… Il ne fait qu’imiter son mentor chez qui le mensonge est consubstantiel à sa personnalité perverse. Pervers, il faut l’être sacrément pour oser associer les mots délit et solidarité !… C’est à peu près de la même eau que les slogans de Big Brother dans 1984 de George Orwell : «la guerre c’est la paix, (…) la liberté c’est l’esclavage, (…) ou l’ignorance c’est la force» (à ce compte-là il est évident que l’inculte Nicolas Sarkozy est vachement fortiche !).
J’y ajouterais bien volontiers un aphorisme à ma façon : “Nicolas Sarkozy et Eric Besson c’est l’intelligence et l’humanité réunis”. Je préfère m’en tenir là car j’éprouve une telle répugnance et un si grand mépris contre ces deux réac xénophobes et racistes que si je laissais parler ma colère avec les mots et les idées qui me viennent spontanément je serais censurée sans coup férir.
Quand je pense que Besson osait soutenir quand il a été nommé au ministère de la Rafle et du Drapeau qu’il étudierait les dossiers des sans-papier avec «humanité»… Oups ! Il a dû oublier de chercher dans le dico ce que cela peut bien vouloir dire… «Ecce Homo» ? Ponce Pilate à la petite semaine qui nous paye de mots. Il fallait être aussi con pour le croire que pour le dire. A quoi bon en effet une loi si c’est pour qu’elle ne soit pas appliquée ? Il a très certainement dû oublier de prévenir les procureurs !
Délit de solidarité, or donc. Inscrit en lettres de feu (aux poudres !) dans notre Code pénal. Sarko qui prétend toujours faire lire la lettre de Guy Môquet aux enfants des écoles – sentimentalisme de pacotille, larme de crocodile à l’œil de “l’homme qui rigole dans les cimetières” – aurait-il oublié qu’à la même période des «Justes» ont sauvé des Juifs au mépris des lois de Vichy ?
Visiblement, Sarko non plus que Besson ou Hortefeux n’en ont cure (d’eau de Vichy). Ils sont de la race des Papon - “même les femmes et les enfants” - et autres supplétifs des nazis qui leur livrèrent les Juifs sans “états d’âme” et sans nul doute avec une profonde jubilation. Je hais du plus profond de mon être tous ces démagogues sans foi ni loi qui mobilisent ce qu’il y a de plus sordide chez leurs électeurs. Pêcheurs en eaux troubles.
Certes, en tant que juriste je sais que les lois, en tant qu’elles visent l’intérêt général, ne se confondent pas avec les prescriptions morales et peuvent léser des intérêts particuliers. Mais la conscience du bien et du mal n’en commande pas moins de se rebeller contre des lois ou des ordres injustes et inhumains, contraires aux grands principes.
Toujours est-il qu’avant-hier soir j’entendis sur France-Info qu’une épicière de Mulhouse venait d’être condamnée à un mois de prison avec sursis pour «aide au séjour irrégulier d’un étranger en France» - article L. 622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Selon ce que je lis sur Libé-Strasbourg Le délit de solidarité frappe à Mulhouse il lui est reproché d’avoir accueilli chez elle cet été pendant quatre mois un ressortissant turc sans papier, kurde menacé de mort s’il rentre dans son pays mais qui n’a jamais pu obtenir le droit d’asile.
Pour le ministère de l’immigration – donc Eric Besson - “Il ne s’agit en aucun cas d’un prétendu délit de solidarité : Il n’y a dans cette affaire aucune action humanitaire”. Ce n’est ni l’avis de son avocat qui a fait appel de la condamnation et considère que le couple d’épicier paye «la stratégie de forcing que pratique ce gouvernement pour dissuader quiconque d’aider, en toute bonne foi, un étranger sans-papiers en difficulté» ni l’avis des nombreuses associations qui les soutiennent.
Sarko et Besson : honte à vous ! Madame l’épicière de Mulhouse, vous et votre mari devenez l’emblème d’une juste cause.