Formé en 2006 par le Suédois Simon Balthazar, il s’entoure de 5 musiciens Londoniens pour donner naissance à Fanfarlo. Depuis leur début, le sextuor a enchainé les sorties de singles tous sur un label différent de Fortuna Pop! à Moshi Moshi Records. Sur les 10 chansons présentes, trois seront sur Reservoir sortis au mois de février. Ce n’est qu’un ou deux mois plus tard que j’entends parler d’eux pour la première fois, et avant même d’avoir écouté l’album, l’emballage est tout ce qu’il y a de plus alléchant, bénéficiant de la production de Peter Katis (Interpol, The National…) et du copinage de Jón Þór Birgisson (C’est dur à lire ça hein ?) leader des emblématiques Sigur Rós qui leur propose sa sœur pour poser sur la photo de leur album, Fanfarlo part sur des bases prometteuses.
Et effectivement, dès le premier titre ils font plus que d’être prometteur, I’m A Pilot dont la rythmique puissante et martiale ne vous laissera sûrement pas indifférent est basé sur un duo piano/batterie, le titre d’ouverture dégage très vite une ambiance bien particulière, on découvre alors la voix de Simon Balthazar sorte de Win Butler Anglais… Du tout bon quoi ! Et ce ne sont pas les arrangements qui me feront dire le contraire. Commencer par un tel titre pourrait être assassin pour n’importe quel groupe mais Fanfarlo est loin d’avoir dit son dernier mot, le titre qui suit est le contraire du précédant en matière d’intro, faisant une rentrée timide, la batterie est toujours là les violons s’emballent la batterie suis le rythme, puis les trompettes font leur rentrée donnant tout de suite à Ghosts beaucoup plus de chaleur et pardonnez moi l’expression mais c’est que ça swinguerait presque! Avant de retomber dans une sorte de mélancolie chantée avec toujours autant de dévouement par Balthazar se livrant corps et âmes à sa musique sincère qui semble être si chère à son cœur.
Ghosts résume à lui seul Reservoir, en quarante minutes, Fanfarlo ne cessera de nous étonner, de retourner sa veste pour passer d’un air à un autre toujours dans la même chanson. Des idées, ils en ont plein la tête, les imbriquant les unes dans les autres pour donner 10 titres de haute volée. Jamais défaillant, les chansons passent à une vitesse sidérante, et le plaisir à les écouter reste toujours aussi intact. Pas de répit, pas de coup de fatigue, Fanrfarlo tient bon et fait preuve de bon goûts pour arranger leurs titres, trompettes, violons, mandoline se donnent à cœur joie pour habiller leurs compositions. Pas de superflus pour autant, tous ces instruments permettent de donner à l’ensemble un souffle épique accompagnant à merveille le chant.
Bien sûr on pourra lui faire un reproche, ce sont leurs influences très présentes qui enlèvent toute l’originalité à Reservoir, The National (production oblige), Beirut (The Walls Are Coming Down), Clap Your Hands Say Yeah ! (Drowning Men), ou encore Arcade Fire (toutes les chansons) vous viendront en tête à l’écoute de cet album qui n’aurait sans doute pas existé sans eux. Mais à la défense de Fanrfarlo, deux arguments de poids. Déjà en matière d’influences, ils n’ont pas choisis les plus dégueulasses, sélectionnant la crème de la crème des groupes indés preuve du bon goût de ces messieurs. Ensuite arrivé à ce stade et en termes de qualité, ils peuvent bien ressembler à ce qu’ils veulent du moment qu’ils continuent à nous sortir des petits chefs d’œuvres de cet acabit. Ha et une dernière chose, Bowie est fan, le même qui a déclaré sa flamme pour les TV On The Radio ou les Arcade Fire à leurs débuts donc si David a dit que c’était bien alors c’est que c’est bien !
On ne les avait pas vu venir et pourtant Fanfarlo à tirer en plein dans le mille, génial de bout en bout on se demande bien quel accueil il aurait pût avoir si il était sortit quelques mois avant Funeral... Sans aucun doute la consécration, dommage que ces Londoniens débarquent avec un train de retard. Qu’importe, Reservoir est déjà un classique à mes yeux qui m’a accompagné tout l’année et n’est pas encore prêt à quitter mon chevet.
Sortie : Février 2009
5 titres en écoute à droite.
Tout le monde est d'accord, c'est un bon disque, moi je trouve que c'est plus que ça quand même...
Esprits critiques
Sound Of Violence
Papa(Pas le mien bien sûr...)
Words And Sounds