Mardi
27.10.2009
18h30
UNE ENFANCE RÉCONCILIÉE
Soirée exceptionnelle
table ronde
organisée à l’occasion de l’acquisition cet été de la nationalité allemande de leur père par deux « enfants de la guerre »
Projection du film ENFANT DE BOCHES d’Olivier Truc et de Christophe Weber
(France, 2002, 52 min.)
Allocution de Irmgard Maria Fellner (Secrétaire générale adjointe pour la Coopération franco-allemande, Cabinet du Ministre des Affaires étrangères et européennes)
Intervention de Fabrice Virgili (CNRS, auteur de Naître ennemi, Payot 2009)
Présentation des associations ANEG (Amicale nationale des enfants de la guerre) et Cœurs sans frontière
Table ronde animée par Christiane Deussen (directrice de la Maison Heinrich Heine) et Fabrice Virgili,
avec la participation de William Falguière, Daniel Rouxel (enfants de la guerre), Christophe Weber (réalisateur), Marie-Cécile Zipperling (chargée de recherche, Deutsche Dienststelle – WASt pour l’information des proches parents de tués de l’ex-Wehrmacht), Ludwig Norz (WASt)
Entrée libre dans la limite des places disponibles
23.00EUR |
Enfants maudits Ils sont 200000. On les appelait les "enfants de Boches" Jean-Paul Picaper et Ludwig Norz "Ce qui est terrible chez un enfant, ce n'est pas tellement de savoir qu'il n'est pas aimé, et pourtant c'est important, mais c'est de ne pas pouvoir aimer parce que ce noble sentiment est rejeté des autres." Ces mots bouleversants sont ceux de Daniel, un de ces "fils de Boches", de ces "enfants de la honte", ou de la "collaboration horizontale", comme les qualifiaient les patriotes zélés de 1945, les premiers à prendre la tondeuse pour stigmatiser le comportement des mères qui, aujourd'hui encore, se terrent dans la souffrance. Ces enfants maudits, niés avant même leur naissance, mis au ban la société, seraient aujourd'hui 200 000, estime-t-on à l'Institut d'histoire du temps présent. Nés de liaisons clandestines entre des jeunes appelés de la Wehrmacht, l'ennemi, et des femmes d'un pays qui les accueillait malgré lui, ces petits êtres indésirables ont grandi dans la honte, portant au plus profond de leur âme une double filiation qui a laissé chez nombre d'entre eux une plaie jamais refermée. Mis au rancard de l'Histoire, les enfants oubliés du pacte d'amitié et de réconciliation franco-allemand veulent rompre le silence. Soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils témoignent ici pour la première fois. Beaucoup se sont lancés sur les traces du père disparu. Certains ont retrouvé leur famille allemande en recourant aux services d'information des Archives de la Wehrmacht à Berlin, la WASt, qui, submergée de demandes, a décidé d'apporter son aide en éditant un petit formulaire que nous avons encarté dans cet ouvrage. D'autres "enfants" poursuivent inlassablement leur quête. Ce livre est pour eux un espoir. Puisse-t-il trouver un écho... et leur permettre de vivre leur singularité avec plus de sérénité. OUVRAGES disponibles chez AKRIBEIA : http://www.akribeia.fr Il a fallu du temps aux «enfants de la guerre», aujourd'hui âgés de 64 à 69 ans, pour sortir du silence. En 2004, le journaliste Jean-Paul Picaper, ancien correspondant du Figaro en Allemagne, leur consacre un livre (Enfants maudits, aux éditions des Syrtes)*. Plusieurs centaines d'entre eux, découvrant qu'ils ne sont pas seuls, se fédèrent au sein de l'Amicale nationale des enfants de la guerre (Aneg) ou de l'association Cœurs sans frontières. S'adressant aux services d'information des Archives de la Wehrmacht à Berlin, 139 des 253 membres de l'Aneg ont retrouvé leur famille allemande, selon sa présidente Jeanine Nivoix-Sevestre. Ce sont ces «enfants»-là qui, d'après l'ambassade d'Allemagne à Paris dont le service consulaire traite une vingtaine de demandes, sont concernés par la décision du gouvernement fédéral. Celui-ci a annoncé le 19 février qu'il examinerait «avec bienveillance» les demandes de double nationalité des «enfants de la guerre». Cet accord fait suite à l'appel du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui avait affirmé en 2008 la nécessité pour les «enfants de boches» de pouvoir «faire de leur identité franco-allemande une réalité positive». Ceux-ci bénéficient, selon l'ambassade, d'une procédure allégée, sans frais de dossier et examinée de façon «prioritaire» par Berlin. Au-delà de l'aspect administratif, c'est surtout la reconnaissance symbolique de leur situation difficile qui réjouit les «enfants de la guerre». Même si beaucoup d'entre eux préfèrent toujours garder le silence, comme cet ami de M. Rouxel dont ni la femme ni les enfants ne connaissent les origines allemandes. Mme Nivoix-Sevestre se réjouit quant à elle de la levée du silence mais elle appelle de ses vœux la même reconnaissance pour les enfants nés en Allemagne de Français prisonniers de guerre ou soldats de la zone française d'occupation. rodinscot ...a bientôt |