Dans Six Daughters (1967) de Bae Seok-in, nous suivons un couple qui rend visite à leurs enfants (cinq filles et leur fils, l’aîné de la famille) installés au quatre coin de la Corée du Sud alors même que la petite dernière tente d’introniser son petit ami.
Voilà un film dont le seul mérite est d’assister à la splendeur de ce qui fait un film de propagande. Un film impulsé par le pouvoir en place mettant en scène de nobles citoyens sud-coréens, une cartographie de la population où ouvriers, pêcheurs, homme d’affaire, militaires... se côtoient pour le bien et l’honneur du pays. On pourrait lui montrer un autre mérite, celui de nous montrer un pays qui se développe à travers de grands travaux mais aussi le visage d’une Corée en carte postale, entre les grands chantiers, les vestiges du passé et les paysages naturels.
Six Daughters c’est une comédie légère qu’on pourrait également qualifié de presque comédie musicale, nombre de séquences étant ponctué par des chants folkloriques. La réalisation est d’un académisme bon teint, pas loin tout de même du film documentaire pour routard en manque d’image. Ce n’est donc pas du côté de la réalisation non plus qu’on ira chercher un quelconque intérêt, encore moins dans le jeu des acteurs bien que l’acteur qui interprète le père nous offre des perles du genre. Côté scénario, c’est classique et sans inventivité. Tout est mis en place pour nous faire voyager d’une fierté nationale à une autre.
Le réalisateur Bae Seok-in nous offre donc avec Six Daughters une visite guidée d’une Corée du Sud à un instant T. Une Corée qui s’ouvre vers le développement en entrant dans une nouvelle ère de prospérité tout en préservant ses us et coutume, ses traditions et glorifiant ses paysages ainsi que sa population. Si le but de Six Daughters n’était pas de faire rigoler (du moins pas toujours), force est de constater qu’avec du recul il fait rire ou du moins sourire (moqueur) pour son côté kitsch et le sujet qui est aujourd’hui dénué de tout contexte politique de l’époque. Six Daughters est à découvrir pour se faire une idée des mentalités d’une époque.
I.D.