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« MERDONITÉ », selon Maurice LÉVÊQUE

Publié le 07 novembre 2009 par Dominique_lin
Je lis dans Marianne la définition du lauréat du prix intitulé “Loin du marketing” par Gérard Lambert-Ullmann, responsable de la librairie “Voix au chapitre” à Saint Nazaire (44):
  “Un écrivain dont les éditeurs n’ont pas les moyens de se payer placards en chêne dans la presse pipeule, attachées de presse aux jolies menottes, cocktails aux tams-tams et dîners de connivence, renvois d’ascenseurs et de monte-charge (...) et qui ne peut compter que sur la qualité de ses écrits pour qu’on s’y intéresse.”

Le prix a couronné cette année Lionel Bourg.
Je ne le connaissais pas et je n’aurais pas eu ne serait-ce que l’occasion de me pencher sur son oeuvre sans cette note de bas de page parue dans la revue. Son écriture ne doit être connue que d’une poignée de fidèles. Désormais, le nom me permet d’aller sur internet, de commander ses livres sur les sites de la FNAC ou Amazone. Il est sorti de l’anonymat ou de la confidentialité. Réussite donc de ce marketing anti marketing. Mais il faut une pierre au levier pour soulever le monde. Il faut une accroche médiatique pour se faire connaître du monde. Peut-on compter seulement sur ses lecteurs pour un bouche à oreille qui peu à peu augmente les ventes de son roman ? On prête un livre qu’on a aimé, parfois on l’offre...

  Alain Finkielkraut dans “Un coeur intelligent” écrit: “La lecture demande du temps et réclame le silence. Aujourd’hui, la durée et le silence sont exposés à toutes les menaces. Le bruit règne et dans le monde de l’immédiateté, de l’Iphone et du MP3, la lecture se sent de plus en plus étrangère”. Il faudrait ajouter l’auteur qui se sent de plus en plus inutile. On écrit pour échapper à la solitude, pour oublier la mort, pour découvrir d’autres horizons, avec l’espoir de partager sa solitude avec un lecteur, de faire oublier sa finitude avec un lecteur, d’élargir l’horizon d’un lecteur.

Le projet actuel de publication d’un roman illustré par des dessins veut sans aucun doute à contre courant imposer le concret et la matière d’un livre qui ne peut être numérisé. Une manière de dire non à la “merdonité” dont parle Kundera.

ML

 
 Maurice Lévêque
 Santiago de Cuba
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Chez Elan Sud

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