Fabrice Santoro est magique !
En photo, Santoro, avec l'aimable autorisation de PHOTOGONE présent pour vous sur le GPTL
Vainqueur du tournoi il y a dix ans, le Varois a ajouté un nouvel exploit à sa prestigieuse carrière en éliminant Roddick. Il affrontera Grosjean lors d'un deuxième tour qui verra Tsonga défier Gasquet, Benneteau Simon et Ascione Ljubicic. Gicquel, lui, est déjà en quarts de finale
Dimanche dernier. Arrivé la veille en voiture de Genève, Fabrice Santoro vient de s'entraîner à Gerland. « Roddick au premier tour ? C'est sympa ! J'aime bien jouer des matches comme ça. » Plus « matcheur » que jamais, le vétéran (il fêtera ses trente-cinq ans le 9 décembre prochain) du tennis français se fait alors une joie de défier l'Américain, numéro 5 mondial et vainqueur du GPTL en 2005. « Je crois bien qu'il n'avait jamais perdu son service cette année-là. C'est un beau challenge, non ? » Toujours aussi joueur le Varois se fait une joie de retrouver le palais des sports, « cette salle si particulière pour le tennis français », à l'occasion de cet alléchant duel face à l'un des meilleurs serveurs du circuit. Quatre jours plus tard et deux ans après avoir été éliminé par l'ancien numéro 1 mondial en demi-finale, il a pris une éclatante revanche, s'imposant à l'issue de trois sets qui se jouèrent sur des détails, comme le prouve le total de points remportés par les deux hommes (96 pour le Français, 94 pour son adversaire). Le mérite du Varois, privé de premières balles de service durant le premier set (47 %), fut de faire le dos rond pendant que Roddick servit le plomb (11 aces, 67 % de premiers service). Mais comme il ne parvint pas à relancer la mise en jeu du Français, le Texan dut bien vite s'engager dans un tie-break qu'il débuta parfaitement (4-2) mais qu'il laissa filer, commettant une double faute lourde de conséquences à 5/5. Extrêmement concentré, Santoro aurait pu être déstabilisé par une décision contestable de l'arbitre suèdois Lars Graff, qui offrit un premier break et quasiment la deuxième manche à Roddick. Mais il ne sortit jamais d'un match qui tourna trente-sept minutes plus tard quand il chipa au filet le service de son rival. Roddick, déjà tourné vers Paris, le Masters de Shanghaï et la finale de la coupe Davis contre la Russie, ne put plus jamais entraver sa marche en avant, Santoro finissant son oeuvre en servant trois aces et en plongeant à la volée sur la balle de match ! « C'est une grande victoire » savoura-t-il. Il affrontera aujourd'hui un Sébastien Grosjean qui, comme prévu, n'a pas tremblé face à Rodolphe Cadart. Le duel, entre deux champions qui ne se sont pas affrontés depuis 2002 (8-2 pour Santoro) promet dans une partie de tableau qui propose six Français, ce qui garantit la présence d'au moins l'un d'entre eux en demi-finales. Tenant du titre, Richard Gasquet, toujours tracassé par l'état de son genou gauche, fait évidemment figure de candidat. Mais il faudra sans doute qu'il hausse le niveau de son jeu, lui qui a été bien aidé hier par une première balle qui lui offrit vingt-trois aces et tourmenta régulièrement Christophe Rochus (90 % de points remportés derrière elle). Celle de Marc Gicquel fut également très performante (quatorze aces, 83 %) face à un Benjamin Becker qui ne put jamais l'inquiéter. Quart-finaliste en 2005 et cette année, finaliste l'an dernier, le Breton, qui affrontera l'étonnant argentin Diego Hartfield demain, aime décidément beaucoup Lyon !
Luc Paganon