A cette époque, j'avais vingt deux ans.
L'incroyable était en train de se produire, précédé par quelques moments clés comme l'ouverture des frontières hongroise et polonaise, des milliers et des milliers d'habitants de la RDA s'engouffraient, des files ininterrompues de Trabants à la queue leu leu.
Rien qu'à ce moment là, c'était incroyable à voir, même si on pouvait s'attendre à une telle hémorragie suite à l'ouverture des frontières, car on savait que le but n'était bien sûr pas de passer des vacances en Hongrie, mais bien de rejoindre la RFA.
C'est par la suite, que c'est devenu de plus en plus fort et passionnant.
Gorbatchev le rénovateur est venu en RDA, et il eût un succès phénoménal, ce qui rendit vert de rage un certain Erich Honecker...
Puis tout s'est précipité, de manifestations en messes improvisées (église Getzemani, qui devient un des plus solides ferments de la révolte), l'incroyable finit par se produire, suite à une déclaration un peu précipitée de Günter Schabowski, les est-allemands apprennent qu'ils peuvent de suite passer en RFA, ils se présentent aux postes-frontière, où l'armée leur annonce qu'il va falloir aller demander un laissez-passer et revenir se présenter : tollé général !
Sous la pression populaire, un responsable décide, malgré les ordres, de laisser passer tout le monde pour éviter un drame.
Quelques jours plus tard, le premier morceau du mur est arraché, jusqu'à sa destruction totale quelques semaines plus tard.
En à peine un an, l'Allemagne aura conduit sa réunification, même si le bilan n'est pas tout rose et que les allemands de l'est ont été plus ou moins, il faut le dire, otages de l'ouest capitaliste.
Ca reste pour moi l'évènement le plus emblématique du XXe siècle.
Malheureusement, il en reste encore, des murs, physiques ou psychologiques.
Il y en a qui n'ont rien compris à l'histoire, même si le contexte est différent, le principe de connerie absolue reste le même.