Charles Pasqua fait monter la pression dans des termes qui sont déjà un scandale en eux-mêmes.
Toutes les démocraties modernes sont exposées à un retour à la une des scandales politiques.
Au Canada, ce sont les dépenses politiques qui sont passées à la loupe. Le moindre voyage, une dépense de restauration ... dans l'exercice d'une responsabilité publique donnent lieu à un examen détaillé.
En Grande-Bretagne, ce sont les transferts de charges domestiques sur les remboursements publics qui font l'actualité de même que les frasques sexuelles de responsables politiques.
Idem en Italie avec le passage au scanner de la vie sexuelle de Silvio Berlusconi mais aussi maintenant d'autres leaders politiques ou de hauts fonctionnaires.
Aux Etats-Unis, avec le lancement des élections du mid term, c'est toute la vie privée des candidats qui peut être exposée ; ce qui dissuade d'ailleurs certaines personnalités à devenir candidates.
La France prend le même chemin. Pasqua agite le spectre du "grand déballage" ; ce qui est déjà un scandale en soi que de penser qu'un responsable public de son niveau puisse avoir connaissance d'irrégularités non sanctionnées. Frédéric Mitterrand avait ouvert la boîte aux scandales intimes. Pasqua agite ouvertement la boîte des affaires au "fric particulièrement sale". La France se met donc dans la course aux scandales.
Deux raisons à ce climat généralisé :
- la crise exige davantage de vertu que les temps faciles pour tous qui permettent davantage d'indulgence de la part de l'opinion,
- mais surtout, faute de clivage idéologique, l'opinion doit bien trouver des marqueurs pour faire la différence. L'exposition aux scandales devient l'un de ces marqueurs.