Une salle comble réunie autour du thème torture. Le sale boulot de l'humanité. La force du documentaire La face cachée de
l'humanité de B. Lemaine réside dans son universalité. Il exerce son réquisitoire:
1 - dans le temps ( rituels sexuels sanguinaires nés il y + de 50000 ans) et la permanence de ce temps ( persistance aujourd'hui en certains lieux de ces rituels, de ces atteintes
douloureuses au corps, à l'intégrité de l'individu )
2 - dans l'espace en abordant la seule torture d'état de l'Iran à la Tchétchénie à la RDCongo, au Rwanda, à à la France avec les conflits coloniaux, à l'Argentine. Avec des photos éclairs sur
l'Irak, les USA, le Soudan,...
La prise de conscience est longue. Comprendre également que la torture s'exerce aussi non pas seulement au titre d'une recherche de renseignement ( l'interrogatoire du résistant par la Gestapo,
ou du fellagha par le bérêt veret parachutiste, du "terroriste" par le bien pensant,...) mais bien comme moyen d'établir la terreur sans quête d'une information stratégique. Comprendre également
qu'elle existe au niveau social, économique et au quotidien avec la violence conjugale, les mauvais traitements à l'enfance. Elle existe dans toutes les manipulations, dans toutes les
atteintes à l'homme, elle existe aussi dans l'aspect moral qui mine l'esprit de celui sur lequel on fait courrir un bruit, une rumeur au nom d'un idéal, d'une politique, d'une philosophie, d'une
race et d'une religion. Le champ d'application et de résonnance de la torture est vaste.
J'étais heureux de m'entretenir avec mon plus que cher ami Jacques Wittenberg, responsable d'un grand travail de mémoire sur le 12e arrondissement de Paris
auquel j'ai pu confier des angoisses sur de malveillantes et abjectes rumeurs que l'on peut faire courrir à l'encontre d'un militant politique engagé en travestissantr à dessein ses propos. Il
m'a rassuré sur mon engagement d'humaniste.