Alors que le Grennelle de l'environnement touche à sa fin, le ministère de l'écologie a annoncé hier les premières mesures visant à lutter contre le réchauffement climatique et favoriser la protection de l'environnement.
Lors de la première table ronde, portant sur la lutte contre les changements climatiques, le ministère de l'écologie avait appelé à ne plus donner priorité aux "infrastructures routières et aéroportuaires". Sur ce point, le Grenelle a tenu en partie ses promesses. A la mi-journée, Jean-Louis Borloo a annoncé la "fin de la construction des autoroutes en France", contournement des villes mis à part. Pour compenser, le ministre assure qu'il développera deux grands axes ferroviaires pour les camions - l'un reliant le Nord au Sud-Est, l'autre le Nord au Sud-Ouest -, qui devront être "bouclés" d'ici 3 ans. Le principe d'une "éco-redevance" sur les transporteurs routiers a été arrêté, mais ne s'appliquera que lorsqu'ils emprunteront le réseau routier des nationales.
Par ailleurs, 1500 km de lignes de tramway devront être construits en dehors de la région parisienne. Un projet évalué à 17 milliards d'euros, dont 4 à la charge de l'Etat. Le principe d'une "écopastille" pour les voitures a également été défini : une « ristourne » sera accordée pour l’achat de véhicules écologiquement vertueux, financée par un malus annuel sur ceux les plus énergivores et polluants. Deux propositions ont été abandonnées : l'abaissement de la vitesse sur autoroutes et la taxe sur le kérosène pour les lignes aériennes en concurrence avec une ligne TGV. De plus, la "taxe carbone" sur les produits les plus polluants, réclamée par beaucoup d'associations écologistes, a donné lieu à une forte opposition entre les ONG, soutenues par les syndicats, et les organisations patronales. Aucun décision n'a donc pu être arrêtée.
Afin d'économiser l'énergie, le Grenelle a fixé une nouvelle norme : de 50 kwh/m2 d’ici 2012 contre 260 actuellement. En parallèle, le gouvernement annonce le lancement d’un programme d’isolation pour pouvoir satisfaire à ces mêmes normes. En outre, l’ensemble des bâtiments publics devront réduire de 20 % leur consommation finale d’énergie.
Concernant le financement de ces mesures, Jean-Louis Borloo a affirmé qu'il serait compensé, partiellement ou totalement, par l’économie d’énergie réalisée. Les banques pourraient proposer des "prêts à taux zéro" aux particuliers engageant des travaux d’isolation de leur logement. L'Etat envisage également d'aider ceux qui ne peuvent emprunter.
La question des biocarburants n'a, quant à elle, pas été abordée...
Source : L'Expansion