Mc Do, boulevard des Italiens, vendredi, un peu plus de midi. Ce n'est pas encore l'affluence et certains consomment encore des "petits déj". D'autres surfent sur internet et attendent... un coup de fil, un rendez vous d'affaires ou galant, mais ils attendent les yeux rivés sur les arbres du boulevard amaigris par les sévices de l'automne. Là, comme dans d'autres établissements de la chaîne, là où l'espace le permettait on a installé un corner à l'enseigne Mc Café. On y sert dans des tasses de porcelaine blanche des boissons chaudes, des chocolats viennois nappés de crème, du thé en théière, des tartes fines et des macarons... un peu coulants les macarons, mais des macarons tout de même.
Je ne suis pas fan du Mc Do mais je suis lassée du traditionnel sandwiche et saturée par les traiteurs chinois. Pas toujours facile de se nourrir sur le pouce, même à Paris. Un hamburger, une petite frite et une tranche d'ananas, 3€, cela constitue mon repas. Je me suis installée dans la loggia, là où un bow-window surplombe la vie et la ville, là où la salle n'est pas aveugle, là où mon téléphone capte les ondes... quand je vois venir à moi une charmante jeune fille vêtue d'un long tablier avec à la main une carte, un carton glacé avec un menu et des consommations à proposer pour un thé ou un café. J'ai poliment refusé. Une dizaine de minutes s'étaient écoulées quand une autre jeune fille est venue à la rencontre des personnes assises là en leur proposant non pas des "raffraichissements" mais de consommations ou un renouvellement de celles-ci. Et je me suis dit que Mc Do se polissait en policant entre les tables, traquant le client tampon, celui qui s'assoit là des heures durant avec devant lui pour donner le change, un gobelet d'expresso et éventuellement un jus d'orange.
Les temps changent. En Islande, la semaine dernière la chaîne a fermé ses restaurants pour cause de crise économique. A Paris, et ailleurs aussi sûrement, on tente le produit dérivé à des fins de rentabilité. Je gage que sous peu, il faudra glisser une pièce de 0.50€ dans la serrure des toilettes pour y accéder. Le hamburger aurait-il du plomb dans l'aile, détrônés par la mode des macarons de chez Ladurée ?
Affaire à suivre...