Après la mise en place de l'assouplissement de la carte scolaire, à l'été 2007, les premiers bilans proposés par le ministère de l'Education nationale, dès la rentrée 2008, avait fait état de chiffres plutôt positifs : 115.000 demandes avaient été enregistrées et 88 % avaient pu être satisfaites. Mais quelle réalité se cachait derrière ces beaux chiffres... ?
C'est ce qu'un rapport de la Cour des comptes rend davantage lisible. La crainte que cet assouplissement contribue encore plus à créer des ghettos scolaires se trouve corroborer par les chiffres. En effet, sur les 254 collèges classés « ambition réussite », ils sont 186 à s'inscrire dans une baisse notable de leurs effectifs.
Les établissements qui sont engagés dans le réseau « ambition réussite » sont ceux qui doivent le plus faire face à la violence scolaire, s'inscrivant dans des lieux où l'éducation est dite « prioritaire »...
En ce qui concerne ces établissements, on remarque bien entendu une augmentation notable des demandes de dérogations à partir de la mise en place de l'assouplissement de la carte scolaire. Pouvant perdre jusqu'à 10 % de leurs élèves, ces derniers se retrouvent forcément dans d'autres établissements, mieux cotés, qui voient parfois croître leurs effectifs de prêt de 23 %.
Aux yeux de la Cour des comptes, il faut remédier rapidement à cette situation qui ne fait que renforcer l'isolement des établissements prioritaires et le système éducatif se fait alors de plus en plus sur deux vitesses.
Pour le ministère de l'Education, ces chiffres sont à observer de prêt mais le ministre Luc Chatel attend d'avoir entre les mains ceux qui résulteront d'une enquête actuellement menée par ses propres services. La guerre des chiffres a de beaux jours devant elle...