Les libraires, oubliés de l'économie des livres numériques

Les libraires seraient-ils aussi des laissés pour compte de la numérisation des livres ? Un petit retour sur le contrat proposé aux libraires par les éditeurs et leurs e-distributeurs en matière de ventes d'ebooks pourrait jeter un éclairage intéressant sur la question.
Premier point soulevé par Charles Kermarec dans son blog, les ristournes consenties aux libraires. En ce qui concerne le papier, elles sont généralement de 35 à 37 %. Or en matière d'ebooks, elles ne sont plus que de 21 à 25 %.
On estime, que le e-libraire n'a plus à gérer les frais de personnel (hormis un technicien sur le site), ni de location des locaux. Seulement, voilà ça serait restreindre le e-libraire à une vitrine de produits, sans accompagnement du client. Ce qui fait, l'attachement d'un client à une librairie c'est quand même bien justement la valeur de cet accompagnement.
Deuxième point, le contrat contraint le e-libraire à devoir afficher tous les produits du e-distributeur, sans aucune sélection. Le e-libraire n'est donc pas libre de se démarquer par sa propre sélection.
Troisième point, il lui est interdit de « conduire de sa propre initiative des opérations promotionnelles, de quelque nature que ce soit, sur les Œuvres Numériques ». C'est à dire, interdit de conseiller tel ou tel ebook de son propre chef. Là, encore les bons conseils d'un libraire sont une chose essentielle dans sa relation avec ses clients.
Finalement, avec ce contrat les e-libraires ne peuvent plus se distinguer les uns des autres et ne sont plus qu'une vitrine sans âme des produits des différents e-distributeurs. Pour Charles Kermarec « les conditions des contrats de vente de e-books que vous avez écrites sont des conditions qui, d'une part, nient la qualité de libraire, et qui, d'autre part, les ravalent au rang de larbins sousprolétarisés ».