La rédaction du Blog d’Isaac se joint à sa façon au concert de célébrations pour l’anniversaire de la chute du mur de Berlin en poussant par ici un petit commentaire aperçu il y a quelques temps chez Alain Badiou.
Nous ne parlerons pas ici du mur berlinois, mais plutôt des murs que ce mur nous évoque : en Palestine, au Mexique, en Espagne, et bien d'autres lieux, des murs se construisent pour "étanchéifier" les frontières que les états ont construits et protéger des hommes de la venue d’autres hommes. Autant de grandes murailles à vocation de “fortifier“ une zone de prospérité contre ceux, plus pauvres, qui voudraient accéder à cet Eldorado. Et encore par chez nous, combien de discours sur la nécessité de restreindre l’immigration, de contrôler les frontières ? Combien de centres de rétention pour retenir ceux que l’on a exclu de notre société avant de les expulser du territoire français ? Et si peu sur la coopération internationale, ce qui peut être fait pour rendre notre monde plus égalitaire.
Alain Badiou pose la question du prix des privilèges dont nous jouissons en tant que citoyen français. Est-ce là le prix à payer ? Laisser un monde extérieur à sa pauvreté et construire des murs pour que sa misère reste extérieure à notre monde intérieur ? Avec 200 millions de migrants dans le monde par an, les constructeurs de murs ont de beaux jours devant eux… à moins que nous ne choisissions collectivement de penser qu’il y a un seul monde ? Sans extérieur et sans intérieur. Et de préférer le développement du même à l’opposition à l’autre ?