Non, je ne suis pas un maniaque

Publié le 06 novembre 2009 par Francisbf

Depuis plus d'années que la mémoire humaine ne peut se souvenir, mon régime alimentaire a été basé sur trois mets essentiels : les céréales, les Prince de Lu et le saucisson.

C'est pourquoi il me paraît essentiel de revoir certains tabous concernant ces aliments, qui trop souvent se voient profanés par des blasphémateurs.

Venons-en donc aux basiques :

Comme les Miel Pops, les Frosties se mangent secs. Jamais, au grand jamais, on ne leur ajoutera du lait, même sous prétexte de calcium et de mais tu es en pleine croissance mon chéri.

Le lait, ça se rajoute aux Chocapic. Du lait froid. D'ailleurs, jamais on ne rajoutera de lait chaud aux céréales, quelles qu'elles soient. Le plus froid possible, le lait. Même pas du lait tiédasse conservé à l'extérieur. Non, du lait du frigo. Sans que ça dépasse le niveau des céréales.

La cuillère doit s'orthographier cuillère et pas cuiller, doit être tout en métal (pas de bout de manche en plastique, ça gâche le goût), et doit être une cuillère à café de taille moyenne (ce sont les anglais qui utilisent des cuillères à soupe, didju).

Les cornflakes ne se mangent pas dans un bol, mais directement dans la boîte, devant la télé.

Le bol doit être relativement profond, mais pas trop grand non plus.

Et un point très important : on ne mélange JAMAIS JAMAIS le fond d'un vieux paquet de Chocapic avec un nouveau. Le fond des vieux paquets est constitué de miettes et de céréales mollasses et fades absolument abominables. Et les cousines qui se permettent ce genre de comportement sous prétexte d'économies devraient être crucifiées.

Voilà pour les céréales.

Les Prince de Lu, maintenant. Ils sont ronds, donc on ne commence pas par ronger les coins comme les petit Lu (qu'on ne croque jamais par le milieu non plus, mais c'est une autre question). Ce ne sont pas des BN non plus, on ne sépare pas les deux moitiés pour lécher le chocolat.

Non, à jeun le matin, le prince de Lu se consomme tout sec, si la boîte est neuve et juste ouverte à l'instant.

La boîte une fois entamée, le Prince perd son croustillant, il faut donc le tremper dans du thé, de préférence Earl Grey, sans sucre, après un peu d'attente parce que sinon le Prince se décompose en fragments irrécupérables.

Venons-en au point le plus important : le saucisson. Le saucisson est un mets digne des dieux, du moment qu'il est bien sec et sent un peu le pipi. Il convient donc de le traiter avec les honneurs qu'il mérite, et de lui associer une bonne baguette.

Le saucisson se coupe en tranches fines, avec un couteau lisse bien aiguisé mais pas trop.

En aucun cas on n'utilisera de couteau à bout rond et à dents, ça le met en charpie, ça oblige à faire des tranches épaisses, et c'est une marque d'irrespect innommable. Les ex-colocs qui se rendent coupables de ça devraient être étranglées avec la peau de saucisson qu'elles se permettent sans doute d'arracher à leur propriétaire comme le faisaient les docteurs nazis dans les camps de concentration.

Si en plus elles entament le saucisson par les deux bouts (par les deux bouts ! Ça a beau dater d'il y a deux ans, ça me hérisse encore rien que d'y penser), je ne vois pas de sanction assez sévère.

Bref. La nourriture se respecte, il faut la manger dans les règles de l'art, sinon, c'est MAL. Et ce qui est mal doit être annihilé. Purement et simplement. Pas de demi-mesures, sinon, les femelles incultes continueront à arracher la peau du saucisson (ce qui traduit sans doute quelque part une sexualité déviante mal assumée), à mélanger les fonds de boîtes de céréales au mépris total de leurs colocs au nom de convictions politiques qui ont prouvé leur néfastitude en faisant des millions de morts, et à nous gâcher la vie.

Oui, en fait, c'était juste contre mes colocs passées, présentes et à venir.