« Un mariage de rêve » de Stephan Elliot ( Pyramide video )
Sortie le 4 Novembre
Dans l’entretien qu’il accorde en bonus, Stephan Elliott raconte qu’il n’a pas été le premier réalisateur pressenti pour cette adaptation de la pièce de Noël Coward , « Easy vertue ». Lorsque son tour arrive , il n’est pas vraiment enthousiaste. Après le succès énorme que fut « Priscilla, folle du désert » , son premier film , le cinéaste australien a beaucoup peiné avant de refaire surface . « J’ai pas mal skié pendant ces dix dernières années, mais un accident sur la neige m’a en quelque sorte réveillé. Il fallait que je revienne vraiment au cinéma » . Comme quoi la motivation atteint parfois des sommets .
Et en racontant tout ça , Elliot nous met en garde . Il l’a fait d’accord, mais ce film , ne restera pas gravé dans les mémoires, pour lui non plus.
En attendant mieux, il nous faut donc faire la noce dans ce manoir familial où, John Whittaker, jeune Anglais de bonne famille, débarque en compagnie de sa femme Larita, une très belle aventurière américaine. Si beau papa regarde la nouvelle venue avec une intention toute particulière , sa femme déclare très rapidement les hostilités .
La mère et les deux frangines : pas de quoi s'exciter dans le manoir, effectivement .
Larita prend peu à peu conscience du jeu de sa belle-mère et s’y prête avec beaucoup de conviction , jusqu’au jour où sa défense sera complètement anéantie par un événement imprévisible .
Nous sommes dans les années trente ; le décor victorien est idyllique, et c’est une belle histoire que raconte Noël Coward , dont l’esprit rappelle un peu le formidable film de Kenneth Branagh, « Peter’s friend » ( Les amis de Peter ). Tout y est de la boiserie aux costumes , en passant par les véhicules d’époque au cœur d’ une propriété qui ferait le bonheur de cent mille sdf .
Je t'aime , moi non plus
Visiblement on y a mis les moyens et pourtant , je n’ai jamais adhéré au film à qui je reproche son manque d’unité dans le ton et l’esprit .
Sur quel pied danser ? La guéguerre belle-mère, belle-fille est tantôt traitée avec humour , mais ça ne fait pas rire, tantôt avec acrimonie mais on n’y croit pas un instant . Malgré Kristin Scott Thomas dans le rôle de la maîtresse de maison , que l’on a connu plus inspirée. Elle focalise les hésitations d’une mise en scène très appliquée .
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Quand celle-ci sort des sentiers battus ( avec notamment un domestique un brin rebelle ) ça reste au stade des intentions , le jeu et les dialogues font surface, à l’image des tourtereaux (Jessica Biel, Ben Barnes ) qui récitent leur texte avec une conviction suspecte.
Jessica Biel et Ben Barnes ,bien mignons
Le seul personnage qui vous accroche aux rideaux, c’est celui que joue à la perfection Colin Firth ( « Un été italien » , dans ce blog ) , en maître des lieux , à cent lieues de tout . On sait qu’il revient de la guerre, qu’il y a laissé beaucoup de souvenirs, qu’il campe dans une désinvolte posture. Comme étranger à cette fatrie rigide et sans cœur , sa propre famille .