Le PS survivra-t-il aux régionales ? Son actuelle survie est liée au ... report des décisions majeures. Mais ce report, ponctuellement rendu possible par l'implication de chacun dans des élections locales, deviendra impossible au lendemain des régionales. Sommes-nous à un semestre du décès du PS ?
Depuis la mort de François Mitterrand, la question de la survie du PS se pose tant les rivalités anciennes ont pris le pas sur une activité politique digne d'une formation d'alternance politique.
Le PS incarne les maux majeurs des actuelles formations politiques : entrer dans leur organigramme pour la course aux mandats rémunérateurs ou quand faire de la politique devient un emploi où la cooptation joue un rôle important au détriment d'une adhésion réelle à une théorie sur la société.
Chaque prétendant présidentiel n'a eu comme souci principal que la constitution d'un parti majoritaire en nombre mais pas en idées.
Nicolas Sarkozy l'a parfaitement compris et c'est sans doute ce qui l'a conduit à prendre également la présidence de la parole permanente. S'exprimer au nom du gouvernement n'est pas dans la tradition de la Vème République et ses interventions agacent désormais autant ses ennemis que ses supporters qui lui reprochent d'avoir complètement oublié le rôle du Premier Ministre.
Le parti socialiste se manifeste pour dire que, dans ce pays mal gouverné, l'opposition n'est pas écoutée et que les plus faibles de la société en sont les principales victimes, mais en même temps il ne propose aucune solution réaliste ou neuve.
Toutes ces constatations vont dans le même sens : le parti socialiste ne trouve pas son compte politique dans ce positionnement informe et à géométrie variable.
Les conditions du travail et de l'emploi des travailleurs au sens que ces mots avaient au début du 20ème siècle ne sont plus et le discours ne s'est pas suffisamment renouvelé pour soulever l'enthousiasme pour les grandes causes modernes.
Le capitalisme mondial qui est critiquable et critiqué n'a pas trouvé son pendant dans le bonheur partagé des peuples et n'apporte pas sa dose de provocation pour créer un discours passionné qui pourrait donnér l'illusion d'un programme raisonné de changement.
Le PS est face à des déficits majeurs :
- il ne soulève pas l'espoir pour une nouvelle économie,
- il ne soulève pas la confiance pour un quotidien sécurisé.
Dans ces conditions, son espace se réduit à 20 % de fidèles qui restent socialistes parce qu'ils l'ont toujours été.
Ce n'est pas sur un socle de ce type qu'une présidentielle peut se gagner.
Ségolène Royal le sait bien. Au lendemain des régionales, elle se doit d'engager les "grandes manoeuvres" parce que le temps pressera et que la survie du PS au coût actuel est l'assurance d'une présidentielle 2012 très difficile pour ne pas dire impossible à gagner.