Le Bonheur est dans la Pub:
Quand la crise plombe l'ambiance, les communicants misent sur la valeur Bonheur. Analyse d'une tendance qui entend faire « chanter la vie » par Thomas Mondo.
Le bonheur, arme anti-crise
« Nous fabriquons plus que des voitures, nous créons de la joie » (BMW) ; «Le bonheur en version originale » (Fiat 500) ; « Le positif est de retour »(Carrefour).
Ces derniers temps, pas un écran pub qui ne claironne une
furieuse envie de croquer la vie.. Crise financière, crise sociale, crise de
la confiance, et maintenant crise sanitaire, 2009 c¹est carrément une «
annus horribilis ». Qui dit crise, dit ralentissement économique, et face à
cette menace, les marques ont donc décidé de réagir en faisant appel aux
publicitaires. Leur solution ? Une bonne cure de bonheur. Le gros mot est
lâché.
Le bonheur, « classique » publicitaire
Déjà dans les années 80, le Club Med avec « Le bonheur, si je veux » en
faisait sa philosophie d¹entreprise. Dans la même veine, d¹autres marques
ont su capitaliser sur la valeur bonheur: Nutella « Chaque jour, c¹est du
bonheur à tartiner » ; Mutuelles du Mans Assurances « Zéro tracas, zéro
blabla, MMA le bonheur assuré » ; ou encore Babybel « 360° de bonheur ». Une
vieille ficelle donc, car c¹est connu, «Bien dans sa tête, bien dans son
portefeuille. »
Le bonheur , comme un retour des valeurs
Le retour en force de la valeur bonheur sonnerait-il comme une défaite de
l¹ultra-capitalisme de notre société ?« La crise a changé la donne, le
déferlement médiatique autour de ce thème a réussi à créer une vraie
paranoïa mondiale. Les annonceurs nous réclament aujourd'hui d'être des
antidépresseurs», décrypte Eric Briones, Directeur du Planning Stratégique
de Publicis EtNous. Remplacer le PNB (Produit National Brut), symbole du
modèle économique occidental, et outil de référence pour la mesure de la
richesse des Etats par le « BNB » (Bonheur National Brut), mesure juste et
plus humaine : voilà d¹ailleurs ce qu¹a proposé Joseph Stiglitz, Prix Nobel
d'Economie dans son rapport remis à NicolasSarkozy. Alors, heureux ?